7.1.1.2. Fondements du management participatif

Les travaux pionniers concernant le management participatif sont les deux théories X et Y de Mac Gregor (1960 565 ). Il part de la constatation qu’il n’existe pas de théorie satisfaisante de la fonction de management du fait qu’aucune ne rend compte du potentiel que représentent les ressources humaines dans l’entreprise. Son modèle est destiné à influencer le type de leadership à adopter en fonction du groupe concerné (Mac Gregor, 1966 566 ). La théorie X présente un mode de management autoritaire et centralisé pour répondre à l’incapacité des hommes à prendre des responsabilités, à leur aversion naturelle pour leur travail, à leur immaturité, à leur besoin d’être dirigés pour avancer. En revanche la théorie Y correspond à un mode de management participatif qui se fonde essentiellement sur le désir des salariés de s’accomplir et d’exercer des responsabilités. Les hommes sont tous capables de créativité, le travail peut être source de satisfaction et les potentialités humaines peuvent être source de satisfaction. La mise en œuvre de la théorie Y est de nature à modifier de fond en comble l’organisation et divers actes essentiels du management (Boyer, Equilbey, 1999 567 ). Par la suite, Maslow (1970 568 ), démontra les limites de la théorie Y lors de son expérimentation. Certaines personnes demeurent, en effet, vulnérables face à la prise de responsabilités, c’est pourquoi il propose de développer cette responsabilisation, mais de l’adapter en fonction des possibilités de chacun. Toujours dans la théorie Y, Drucker (1974 569 ) précise que la motivation des personnes et leur capacité à prendre des responsabilités sont conditionnées par la culture et l’expérience. Au delà de cette vision, le management participatif peut répondre à notre problématique, car « les gens exercent une auto-direction et autocontrôle dans l’accomplissement des objectifs organisationnels dans la mesure où ils sont concernés par ces objectifs. Les politiques et les pratiques managériales affectent matériellement ce degré d’engagement » (Mac Gregor, 1960 570 ). Cette définition sous-entend la responsabilitation des personnes, ce qui paraît être un enjeu majeur dans l’organisation de la mise en place de l’ARTT.

Notes
565.

Mac Gregor D. « La dimension humaine de l’entreprise », MIT Press, 1960, p. 150.

566.

Mac Gregor D., « Leadership and motivation », MIT Press, 1966.

567.

Boyer L et N. Equilbey, « Organisation : Théories et applications », Editions d’Organisation, 1999, 363 p., p. 79.

568.

Maslow A., « Vers une psychologie de l’être », 1970.

569.

Drucker P. « Les nouvelles pratiques de la direction des entreprises », Editions d’Organisation, 1974.

570.

Mac Gregor D. « La dimension humaine de l’entreprise », MIT Press, 1960, p. 95.