Les limites et les perspectives

Une thèse de doctorat constitue certes un aboutissement pour le chercheur puisque est la fruit de plusieurs années de recherche, mais elle est aussi un point de départ pour de nouvelles perspectives de recherches. Nous avons identifié un certain nombre de limites à nos travaux, qui constituent des voies d’enrichissement et d’approfondissement.

La première limite des travaux concerne le nombre d’organisations de la base expérimentale. Une évaluation approfondie a été réalisée uniquement sur trois de nos terrains d’expérimentation, certaines expérimentations étant récentes, les effets des outils et du modèle proposés à long terme ne sont pas connus. A cet égard, il serait intéressant de pouvoir réalisé une évaluation approfondie de la démarche d’ARTT au sein des sept autres entreprises afin d’en mesurer. Une autre limite concerne l’enquête par questionnaire. Les résultats ont montré le manque de recul nécessaire à leur mesure (seulement 20% des répondants ont mis en place l’ARTT avant le 1er janvier 2000). A terme, il serait opportun d’en mesurer les effets.

Ensuite, des choix quant aux thèmes périphériques de notre recherche ont été fait. Un certain nombre de concepts a émergé des développements, mais faute de données suffisamment fiables, ils n’ont pas pu tous être exploités de manière approfondie. Notamment les concepts d’implication et de motivation ont été abordés dans la thèse, mais qui n’ont pas été suffisamment développés et approfondis.

Des outils de pilotage stratégique et de pilotage social afin d’instrumenter et piloter l’ARTT ont été développés. Cependant, le suivi de l’ARTT dans une optique d’audit n’a pas été approfondi. Toutefois, cette limite ouvre un autre champ de recherche au cœur même de la gestion des ressources humaines. Nous pensons notamment à deux aspects traditionnels de l’audit : l’audit de conformité afin de prévenir des risques juridiques et l’audit d’efficacité. Le suivi des accords 35 heures contraint les entreprises à mettre en place des outils performants. L’utilisation des nouvelles technologies de l’informations et de la communication (NTIC) pourrait favoriser un fonctionnement efficace et sécurisé de l’accord d’ARTT.

Une limite porte sur la question du financement des 35 heures ou de « l’inquiétante facture des 35 heures », qui n’a pas été abordée dans la thèse. Aucune évaluation sérieuse à ce jour ne permet de se prononcer sur ce point. Cette limite se situe dans un champ plus macro-économique et dépend de la politique publique qui sera mise en place.

Ces limites ne sont pas les seules, mais elles permettent d’envisager la poursuite et le perfectionnement de recherche.