Diagnostic global :
partie quantitative

L’évaluation des coûts cachés

Afin de mettre en évidence les potentiels cachés dans une perspective de mise en place de l’ARTT, nous avons calculé les coûts cachés selon la méthodologie de l’ISEOR. Le terme coût caché est la contraction de coût-performance caché » car la réduction d’un coût constitue une performance et la réduction d’une performance un coût. Les coûts cachés sont évalués à partir d’une analyse des dysfonctionnements et de leurs conséquences économiques sur l’organisation.

La méthode de calcul consiste à évaluer les coûts engendrés par la régulation des dysfonctionnements. Nous présentons donc les indicateurs et composants des coûts cachés. Le niveau de coûts cachés d’un micro-espace diagnostiqué permet d’identifier son niveau de surtemps, de non-production et de défaut de qualité. Les conséquences financières des dysfonctionnements élémentaires ont été regroupés en cinq indicateurs considérés comme des familles de dysfonctionnements :

  • L’absentéisme donne lieu à des versements de salaires aux absents sans contrepartie d’activité, et à des heures supplémentaires destinées à absorber l’activité non réalisée par les absents. L’absentéisme entraîne des réorganisations de l’activité et des coûts de main d’œuvre supplémentaires ;
  • Les accidents du travail génèrent des fortes perturbations, ils entraînent une baisse de production et des surcoûts de main d’œuvre ;
  • La rotation du personnel donne lieu à des coûts cachés liés à la phase d’apprentissage durant laquelle le travail est susceptible d’être de moins bonne qualité et/ou réalisé moins rapidement. Cette étape mobilise également du temps pour les autres personnes chargées d’accueillir, de former et d’évaluer la personne arrivée ;
  • Les défauts de qualité (directs sur biens et services) engendrent des temps de reprise, de retouches, de réparation sur des produits et services défectueux ou de moindre qualité ;
  • Les écarts de productivité directe, ou sous-productivité directe, sont sources, par exemple, de coûts de main d’œuvre liés à des pannes ou encore des temps excessifs liés à un manque de compétences.

Les régulations des dysfonctionnements sont regroupées selon deux types d’activités : des activités humaines et des consommations de produits. Les activités humaines de régulation, exprimées en temps, sont traduites en francs grâce à la valorisation des temps humains (surtemps et non-production) en fonction de la contribution horaire à la marge sur coûts variables (voir définition de cette notion page 28 de ce même chapitre).

Les ressources qui peuvent être engagées dans des régulations de dysfonctionnements relèvent de cinq composants :

  • Les sursalaires sont les écarts de salaire lorsqu’une activité est réalisée par une personne titulaire d’une fonction mieux rémunérée que celle qui aurait dû l’assumer ;
  • Les surconsommations sont les quantités de produits consommés pour réguler le dysfonctionnement ;
  • Les surtemps correspondent à des activités de régulation de dysfonctionnements ;
  • Les non-productions sont des absences d’activité ou des arrêts de travail engendrés par un dysfonctionnement ;
  • Les non-créations de potentiel correspondent au coût en temps humain des actions d’investissements immatériels que l’entreprise ne peut pas réaliser au cours d’une période donnée parce que les acteurs ont été mobilisés par la régulation des dysfonctionnements. Par conséquent, ils n’ont pas pu dégager un temps suffisant pour certaines actions à plus long terme (par exemple, une formation), ce qui peut compromettre la rentabilité, voire la survie-développement.

Le modèle d’évaluation des coûts cachés consiste à associer à chacun des cinq indicateurs les cinq composants de coûts cachés, en étudiant les régulations de dysfonctionnements mises en œuvre par les acteurs de l’organisation.