2 Le modèle d’organisation de la base de connaissances ou MLT de l’expert

La plupart des expériences que nous venons de présenter, qui ont prévalu dans la construction de l’étude de l’expertise échiquéenne, ont mis en relief le caractère obsolète des distinctions entre MCT et MLT. Lorsqu’un expert est capable de rappeler près de cent quarante pièces après avoir encodé neuf ou dix positions présentées à la suite durant une durée aussi courte que 5 secondes, il y a lieu en effet de recourir à d’autres modèles.

Le point commun des travaux précités est la liaison établie entre le traitement des positions et l’activation en mémoire à long terme de patterns appris et stockés. De la même manière, lorsque le joueur dans sa recherche en profondeur calcule les variantes et le bon coup à jouer, sa mémoire de travail intègre le répertoire des informations récupérées en mémoire à long terme étiquetées pour tenir moins de place et les diverses données liées au modèle de la situation qu’il analyse et vit dans l’instant de la partie avec un adversaire (i.e., ce qu’il sait de lui, et ce qu’il sait de ses propres réactions ou situations semblables vécues antérieurement au plan du contenu de la partie et de l’état psychologique). Ce processus est illustré par la figure 17.

De fait, le concept de mémoire de travail est un élément clé qu’il nous faut brièvement présenter avant d’aborder le processus d’interaction entre celle-ci et la base de connaissances.