Conclusion

L’inventaire exhaustif des habiletés recrutées est aujourd’hui connu et étayé. Il a permis, entre autres, d’aider fortement à la définition de l’expertise dans un domaine spécifique.

Pour autant la question de la spécificité des capacités et habiletés développées par l’expert et sa transposition à d’autres domaines reste non tranchée. Certains travaux attestent d’une part possible de transfert, d’autres concluent en sens inverse.

Cette question prend un relief particulier s’agissant de la pratique par l’enfant d’une discipline, les échecs, dont on pressent intuitivement et observe pragmatiquement que les qualités qu’il développe pourraient voir leur bénéfice s’appliquer à d’autres domaines, notamment les matières traitées par les programmes scolaires.

Nous avons mentionné la très grande rareté des travaux dédiés à cette question. L’objet de notre recherche est d’approfondir la nature des composantes cognitives développées chez l’enfant par la pratique des échecs et, au vu de la nature de celles-ci, de vérifier si un apprentissage prenant en compte ces caractéristiques peut créer les conditions d’une meilleure transférabilité.

Pour ce faire, deux étapes préalables nous sont apparues prérequises.

D’une part, nous avons considéré nécessaire, avant de définir un modèle possible de transfert, de faire le point sur l’état de la littérature traitant des concepts fondant celui-ci. Ce sera l’objet de notre deuxième partie.

D’autre part, nous avons voulu vérifier de façon expérimentale si la pratique apportait un avantage pour la réalisation de tâches non-échiquéennes, attestant en cela d’un transfert d’habiletés. C’est l’objet de la troisième partie que de rendre compte de ce premier plan expérimental.