12 Eléments constitutifs des capacités métacognitives

La métacognition n’est pas un processus unitaire, elle recouvre diverses composantes. Les travaux de recherche entrepris depuis plus de vingt ans ont permis d’approfondir le territoire conceptuel ouvert par Flavell. Dès 1971, Flavell introduit le terme de métamémoire pour évoquer les processus d’organisation et de contrôle des contenus de la mémoire. Puis, en 1979, il observe que ce niveau ne saurait être spécifique à la seule mémoire mais concernerait les diverses facettes de la connaissance ; il propose alors le concept plus général de métacognition pour définir la connaissance qu’un sujet a de son propre fonctionnement cognitif.

Ce concept de métacognition recouvre en fait deux réalités distinctes.

Il y a premièrement, la capacité de savoir ou de ressentir, dans la mesure où ce phénomène peut être largement implicite voire automatique, à quel moment une stratégie doit être mise en oeuvre ; ce que Flavell appelle métamémoire procédurale. Il y a deuxièmement la métamémoire déclarative, laquelle concerne la connaissance délibérée et explicite que le recours à une stratégie plutôt qu’à une autre risque d’être plus performant pour une situation ou une tâche dans un contexte donné.

Plus tard, Flavell (1977) proposera la distinction entre connaissances métacognitives et expériences métacognitives. Les unes aideraient à la compréhension de nouvelles connaissances, les autres à la mobilisation d’une capacité de contrôle durant la tâche afin de changer de méthode ou de stratégie pour mieux tenir compte de l’avancement positif ou négatif dans la tâche.