* Les problèmes d’induction de structures

sont ceux qui nécessitent de trouver la nature de la relation qui unit une série d’éléments.

Ils recrutent donc plus couramment des processus métacognitifs.

Ceci correspond à des problèmes du type extrapolation de séries dans lesquels il s’agit de compléter une série en comprenant la nature des relations entre les nombres déjà affichés : 1 2 8 3 4 6 5 6 .... Appartiennent à cette classe de problèmes, la plupart des problèmes de raisonnements propositionnels, tels que les énoncés » A est à B ce que B est à D ». Ainsi dans le problème « Washington est à 1 ce que Lincoln est à ... », on a le choix pour compléter la phrase entre 10 ou 5. Pour trouver la bonne réponse, il convient dans un premier temps d’établir le lien ou les liens existant entre Washington et 1. Deux possibilités apparaissent : la relation entre l’ordre dans la liste des présidents américains, Washington ayant été le premier, et la relation entre billets de banque et présidents, Washington ayant son effigie sur le billet de 1 $. Si l’on retient la relation monétaire, on répond 5 puisque le portrait de Lincoln figure sur les billets de 5 $. Si l’on retient la relation ‘’ordre’’ sur la liste des présidents américains, on est tenté de répondre 10, pensant que Lincoln a été président bien après Washington. A défaut de connaître la réponse à la deuxième relation, le sujet choisit celle dont il a pu vérifier la validité.

Dans ce type de problèmes analogiques, le processus de résolution se compose de quatre étapes dont certaines recrutent une capacité métacognitive : la caractérisation ou l’encodage des attributs des éléments de l’énoncé : qu’est-ce que Washington ? Puis, l’inférence pose la nature de la relation pouvant exister entre l’élément de la première proposition Washington et l’élément de la seconde proposition le nombre 1. L’étape 3 vise à mettre en correspondance les deux composantes du problème Washington et Lincoln d’une part et les nombres 1 et 5 d’autre part. Les deux personnages ont été présidents, la relation potentielle entre les deux serait donc l’ordre dans la liste de ceux-ci. Mais une autre correspondance peut être établie celle des billets de banque. Les données sont alors rassemblées pour opérer le choix de l’analogie qui paraît la plus vraisemblable ou la moins risquée. On est proche du modèle de Sternberg (1977) du raisonnement analogique : encodage, inférence, mise en correspondance, application.

Comme l’ont montré Sternberg et Gardner (1983), des corrélations existent entre la capacité à résoudre les problèmes de type induction de structures et mécanismes métacognitifs. Ainsi dans l’exemple précité l’inférence seule n’est pas suffisante, elle doit s’inscrire dans la construction d’un modèle de mise en correspondance entre les deux ordres de relations d’où sera déduite une hypothèse sur la relation la plus probable dans le cas ponctuel. On doit également mentionner au titre des problèmes d’induction de structures, la plupart des matrices composées à partir de relations abstraites entre éléments dont il faut compléter la série en choisissant entre plusieurs solutions de complètement proposées, comme par exemple les Raven Progressive Matrice tests (1962).

Dans ce type de problèmes, la nature des relations est abstraite et la mise en correspondance concerne de multiples facteurs ce qui mobilise la mémoire de travail dans ses composantes ‘’calepin visuel’’ et ‘’exécutif central’’ (Baddeley, 1974).