32 - Théorie de l’espace-problème

Dans la généralité des cas, la résolution d’un problème suppose l’exploration de multiples chemins ou alternatives aux différentes étapes de l’avancement. Newell et Simon dans leur théorie postulent que résoudre un problème c’est passer par une suite d’états intermédiaires conduisant de l’état initial à l’état-but tout en satisfaisant à une série de contraintes ou règles. Ceci met en place les deux concepts clés que sont l’espace-problème et la partition en but et sous-buts d’une part, et la satisfaction des contraintes d’autre part.

Entre l’état initial et l’état-but s’étend l’espace-problème. A l’intérieur de celui-ci les changements d’un état à un autre se font en recourant à des opérateurs plus ou moins nombreux et en anticipant les états futurs pour valider le choix d’un opérateur entraînant tel ou tel changement d’état. La maîtrise d’une méthode de résolution nécessite une capacité à anticiper et à visualiser ces états intermédiaires (« mental states ») et à évaluer en permanence leur pertinence au regard de l’approche ou de l’éloignement de l’état-but. L’analyse fins-moyens qui est l’heuristique principale pour ces auteurs consiste en conséquence à constamment noter l’écart entre l’état intermédiaire obtenu et l’état-but, et à choisir un opérateur qui modifie l’état intermédiaire en le rapprochant le plus possible de l’état-but. Cette évaluation sera plus ou moins facilitée par l’existence ou non en mémoire à long terme de schèmes d’états intermédiaires, dont la récupération, aisée si la MLT est bien organisée, peut augmenter sensiblement la vitesse et l’ampleur de ces validations. La méta-mémoire joue donc un rôle essentiel pour l’avancement dans l’espace problème dans l’hypothèse où la bibliothèque de cas ou de schémas cognitifs est riche.

Les stratégies d’investigation de l’espace-problème recrutent elles aussi des capacités métacognitives multiples pour les diverses opérations :

Après la phase d’investigation ou exploratoire qui correspond à la compréhension du problème par le sujet, peut succéder une phase plus aisée de planification des actions en vue de résoudre le problème (Kotovsky et al., 1985), pour autant que les conflits surgissant en cours de résolution puissent être levés.