Chapitre 9
Expérience 2 : Mémorisation d’une liste de mots

Nous avons mis en évidence dans l’expérience 1 l’avantage significatif de la pratique dans une tâche de rappel simple d’objets disposés sur un espace quadrillé. L’objectif de cette deuxième expérience est de vérifier si cet avantage de la pratique subsiste dans une tâche de mémorisation de mots excluant toute dimension visuo-spatiale.

Notre hypothèse est qu’il y a peut-être un parallèle à établir, comme le propose Gobet, entre chunking visuo-spatial et organisation des réseaux sémantiques (Collins & Quillian, 1969) ou diffusion de l’activation dans la mémoire sémantique (Ratclif & McKoon, 1988).

Certes, le chunking repose sur une catégorisation à composante visuo-spatiale et, par définition, cette dimension est exclue de la catégorisation sémantique, processus primordial de la fonction langage au regard de la construction du registre lexical et de la mémoire verbale.

Mais la question peut être posée de savoir s’il y a une passerelle entre l’habileté du traitement des relations spatiales en vue de la construction d’un sous-ensemble et celle qui organise les mots par catégories et réseaux sémantiques. Encoder des relations entre objets en un pattern récupérable en MLT est-il un processus identique à celui qui est mis en oeuvre lors de la recherche de similarité entre un mot et son prototype en mémoire sémantique ?