2- Score de levée du conflit but/sous-but.

Le score de levée du conflit entre but et sous-but au premier coup témoigne, rappelons-le, de la capacité à inhiber le coup intuitif mais faux d’appariement au but – déplacer le petit disque sur la tige du milieu afin de laisser libre la tige de droite sur laquelle les trois disques doivent être amenés pour atteindre le but-.

Le tableau 35 montre que plus d’un élève sur deux du groupe Logiciel lève le conflit et joue un premier coup correct sur la tige de droite pour ensuite, une fois le disque moyen placé sur la tige du milieu, ramener le petit disque de la tige de droite à celle du milieu. Cette performance est supérieure à celle des deux groupes joueurs et non-joueurs des CM2 de l’expérience 3.

Tableau 34 : Hanoï, comparaison des scores levée du conflit entre sujets expé 3 et sujets Méthode-transfert.
Joueurs logiciel Non-joueurs expé 3 Joueurs expé 3
0,53 0,25 0,41

On relève que ce score est le double de celui des non-joueurs et qu’il est également sensiblement supérieur (+ 29%) à celui des élèves joueurs.

Ceci appelle deux commentaires :

L’analyse de ce score de levée du conflit à chacun des trois essais donne une indication sur la persistance du conflit chez le sujet et sur la capacité, après analyse de son résultat à un premier essai non satisfaisant, à inhiber cet appariement perceptif au but qui conduit à l’erreur. Cette analyse des trois essais permet également de prendre en compte le fait du hasard (il y a statistiquement une chance sur deux de choisir ce coup) qui a pu voir un sujet faire le choix du bon 1er coup au premier essai sans que ceci soit l’effet, fût-ce inconsciemment, d’une levée du conflit. De ce point de vue, le fait que certains sujets à leur deuxième essai changent leur 1er coup correct au profit d’un coup incorrect peut signifier que la levée du conflit était plus le fait du hasard qu’un choix délibéré. A cet égard, la persistance de l’erreur sur le 1er coup au 3ème essai est sans doute l’indicateur le plus significatif de l’incapacité à inhiber cet appariement au but incompatible avec le sous-but nécessaire à la résolution, et c’est sans doute à ce niveau que la comparaison est la plus significative.

Tableau 35 : Hanoï, comparaison des scores levée du conflit aux trois essais entre sujets expé 3 et sujets Méthode-transfert.
Joueurs logiciel Non-joueurs expé 3 Joueurs expé 3
essai 1 0,53 0,37 0,33
essai 2 0,54 0,16 0,44
essai 3 0,59 0,21 0,44

Le tableau 36 présente les scores des trois groupes. On relèvera que le score du groupe Logiciel reste voisin de 0,5. Chez les sujets non-joueurs de l’expé 3 une partie des bons 1ers coups était due au hasard puisque au 2ème essai le score diminue sensiblement, certains sujets ayant changé leur 1er coup. A leur 3ème essai, ces sujets non-joueurs ne retrouvent pas leur score du 1er essai ; il y a tâtonnement dans la recherche d’une méthode de résolution et chez nombre de sujets persistance dans l’impossibilité de lever le conflit but/sous-but. Chez les joueurs de l’expérience 3, il y a progression entre le premier essai et les suivants, les scores restant inférieurs toutefois à ceux des élèves du groupe Logiciel méthode transfert.