4 - Discussion

  1. Nous n’avons validé que partiellement notre hypothèse d’un effet de l’apprentissage du jeu d’échecs et du bénéfice d’une méthode transfert.
    En termes de taux d’exactitude des réponses, l’ANOVA ne fait apparaître aucun effet significatif de l’effet groupe.
    C’est pour la variable Temps de réponse qu’un effet significatif apparaît. Les sujets joueurs sont plus rapides à traiter les stimuli quel que soit le mode. Et les sujets du groupe méthode transfert, affichent un réel avantage dans la vitesse du traitement, - 425 ms en mode Normal et – 372 ms en mode Miroir par rapport au groupe contrôle.
    Le bénéfice tiré de l’apprentissage des échecs selon la méthode transfert concerne donc principalement la vitesse du traitement et non son exactitude.

  2. Une analyse plus fine des résultats d’exactitude et de temps de réponse pour le mode Miroir doit être faite.
    Avec l’augmentation de la charge cognitive, un avantage apparaît en faveur des sujets méthode transfert, qui n’existe pas pour les autres joueurs. Ceci se vérifie de façon générale et dans l’analyse par degrés d’angle : les sujets du groupe 3 traitent mieux les angles les plus difficiles de rotation mentale. Ceci tendrait à prouver que ce serait au niveau de la mémoire de travail visuelle que l’avantage de l’apprentissage selon la méthode transfert serait le plus apparent. C’est en effet celle-ci qui est sollicitée par le maintien ‘en ligne’ de la règle d’inversion de la réponse dans le cas des présentations en Miroir, lors de la décision qualifiant la main de droite ou de gauche. On retrouve l’importance de cette composante mise en avant par Ericsson (1996) et par Robbins et Baddeley (1994).

  3. Nous savons que dans la tâche de rotation mentale, les différences entre les sexes masculin et féminin correspondent à un stade développemental (Karaki et al. 1999), la différence de performance non significative chez des écoliers de 9 ans d’âge moyen devient très significative à l’âge adulte (20.7 d’âge moyen). Karaki et alliés concluent sur la nécessité d’expériences supplémentaires permettant d’apprécier à partir de quel âge cette différence apparaît.
    Chez les élèves de CM2 de notre étude, ayant un âge moyen de 10 ans et 9 mois, le taux d’exactitude et le temps de réponse ne sont pas significativement différents selon le genre pour les stimuli en mode Normal, ce qui est conforme aux conclusions de Karaki. En revanche, doit être relevé le fait que pour les stimuli en mode Miroir, les plus difficiles à traiter, nous mesurons un effet significatif du genre dans la rapidité de traitement. Dès cet âge, les garçons semblent mieux traiter les stimuli que les filles, ce qui laisse à penser que ce serait autour de cet âge que se transformerait au plan développemental l’habileté d’imagerie visuo-spatiale.