221- Corrélation entre les exercices de rappel de positions et les épreuves-contrôle

Neuf exercices de rappel de Positions étaient répartis tout au long du logiciel d’apprentissage, destinés à entraîner la capacité au chunking aux fins d’améliorer les performances de rappel d’un matériau appris. La Figure 119 montre que les corrélations les plus fortes entre les performances obtenues au rappel de positions et aux épreuves-contrôle sont relatives aux épreuves Imagerie et Attention.

Figure 113 : Corrélation entre scores Rappels de positions et scores épreuves-contrôle.

L’exercice de rappel d’une position sur l’échiquier mobilise des éléments de formes et de couleur de la pièce (composante langage), autant que la localisation des cases où sont placées ces pièces (composante visuo-spatiale). Mais, dès que le sujet a atteint un certain niveau de pratique, il a automatisé la reconnaissance de la pièce et la fonction Langage s’estompe au profit de la composante visuo-spatiale. Il n’est donc pas étonnant qu’une corrélation positive soit trouvée entre les rappels et l’épreuve d’imagerie. Le facteur attentionnel est lui aussi important dans une telle tâche. La très faible expérience des sujets en termes échiquéens (quelques mois) explique toutefois qu’aucun lien ne soit trouvé avec les mécanismes de compréhension, à l’inverse de l’expert dont nous savons qu’il mémorise en MLT des patterns d’activation ayant un sens par leur articulation en templates et en schéma d’organisation, qui correspondent aux niveaux macro-structure et modèle de situation du modèle de compréhension de Kintsch.

Nous avons cherché à vérifier si nous constations des différences selon le genre.

Tableau 68 : Coefficients de corrélation des Z scores, Rappels de positions et épreuves-contrôle.

	Imagerie	Attention	Compréhension	Langage	4épreuves
filles	0,611	0,479	-0,199	-0,208	0,243
garçons	0,190	0,346	0,030	0,185	0,310

On constate que la composante Attention est également corrélée chez filles et garçons. L’imagerie en revanche est beaucoup plus fortement corrélée chez les filles que chez les garçons.

Figure 114 : Corrélation entre scores rappels de positions et scores épreuves-contrôle selon le genre.

Est-ce que ceci le fait qu’il s’agirait, pour les filles, d’un mécanisme moins habituellement recruté, d’où l’impact de cette variable cognitive dans la tâche ?

Il convient de noter également la différence pour l’épreuve Langage en partie corrélée pour les garçons alors qu’elle ne l’est pas pour les filles. Ceci pourrait s’interpréter comme signifiant que chez les garçons, certains auraient commencé à utiliser le système de coordonnées appris pour mémoriser les cases et les pièces les occupant : telle pièce en f6 telle autre en g7, etc.

En synthèse nous pouvons dire que dans une tâche de rappel à forte dimension visuo-spatiale, les filles recrutent plus que les garçons, à titre principal, la composante Imagerie.