223 - Corrélation entre les exercices-transfert de mémorisation de mots par reconnaissance et les épreuves-contrôle

Les deux exercices de reconnaissance intervenaient à la suite des 3ème et 29ème séances du logiciel. Rappelons que la différence entre les deux grilles tenait à la catégorisation plus aisée des 25 mots regroupables en cinq catégories familières pour la première grille, alors que les mots de la seconde appartenant à douze catégories différentes étaient plus difficiles à catégoriser.

On relève, premièrement, une forte corrélation entre les scores obtenus dans la tâche Reconnaissance et ceux de l’épreuve-contrôle Langage et de l’épreuve-contrôle Attention.

Tableau 69 : Corrélation entre Scores épreuves contrôle et Scores Mémorisation selon les grilles et les exercices.
épreuves-contrôle Expériences Reconnaissance
Langage 0,656
Compréhension 0,210
Attention 0,369
Imagerie 0,225
Moy 4 épreuves 0,370
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Figure 117 : Corrélation entre Scores Reconnaissance et Scores épreuves-contrôle.

La corrélation est la plus forte avec la composante Langage, ce qui est normal s’agissant d’une tâche de mémorisation de mots dispersés dans une grille en un nombre tel (25) qu’une mémorisation visuo-spatiale est exclue.

L’analyse par genre fait apparaître une grande différenciation entre filles et garçons. La corrélation avec l’ensemble des quatre épreuves est plus élevée chez les garçons, 0,509. Si l’attention est assez semblablement corrélée pour les deux catégories, en revanche les contrastes sont sensibles pour les autres épreuves-contrôle.

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Figure 118 : Corrélation entre épreuve de reconnaissance de mots et épreuves-contrôle selon le genre.

Chez les filles l’imagerie est très corrélée alors qu’elle ne l’est nullement chez les garçons. S’agissant de l’épreuve Langage, l’ordre est totalement inverse : corrélation positive (0.347) chez les garçons, négative chez les filles (- 0.183). Un contraste aussi fort existe entre filles et garçons pour la corrélation avec l’épreuve Compréhension : positive pour les uns 0.457, et absente pour les autres.

Comment expliquer une telle opposition ?

Nous avons vu dans l’analyse de l’épreuve-contrôle Langage portant sur les mots à reconstituer que les ressources attentionnelles étaient très mobilisées du fait du maintien en mémoire de travail des premières syllabes et compte tenu de l’effet d’amorçage que les sujets avaient de la difficulté à écarter grâce à une capacité d’inhibition des distracteurs. Un travail de ce type en mémoire de travail verbale est opéré lorsque le sujet essaie d’organiser et de regrouper les mots en catégories afin de les mémoriser. Chez les garçons il semblerait que la mobilisation de cette composante verbale soit beaucoup plus coûteuse au plan cognitif que chez les filles.