6 - Consolidation du transfert en cas de succès

Dans le cas où le sujet a résolu le mat, il intègre dans sa base de données cette situation-problème et les quelques adaptations opérées sur la méthode de résolution. Les connaissances présentes en MLT dans les fichiers situations-problèmes et méthode de résolution par questionnement sont en conséquence ajustées. Dans le cas où il a échoué, la séquence se poursuit avant de passer à un autre mat, avec le tuteur qui guide le sujet dans l’application depuis le début du mode de questionnement jusqu’à la résolution. Cette phase est essentielle puisqu’elle seule permet au sujet de rapprocher la méthode qu’il avait suivie de celle qu’il est invité à suivre avec l’aide du tuteur. Aussitôt après, un diagramme quasi identique lui est proposé – seule par exemple la couleur des pièces des deux camps a changé- et le sujet peut appliquer ce qu’il vient de revoir et par la même ne pas stabiliser l’erreur commise durant la résolution ayant échoué.

message URL FIG123.gif
Figure 123 : Phases et interactions de la tâche recherche de mat.

Les processus mobilisés aux étapes 1, 2, 3 et 4 correspondent au transfert analogique au cours duquel le sujet transfère d’une situation-problème source à une situation-problème cible ; ceux des étapes 5 et 6 au transfert métacognitif, qui voient le sujet évaluer l’efficacité de la stratégie suivie et accéder à la transposition de celle-ci de façon explicite.

Le modèle n’est pas seulement séquentiel puisque certaines interactions entre phases interviennent au cours de la tâche.

message URL FIG124.gif
Figure 124 : Séquentialité et interactivité des processus composant la dynamique du transfert des apprentissages, d’après Tardif (1999, p.75).

Ce modèle correspond à la plupart des modèles reconnus comme rendant compte de la dynamique du processus de transfert d’apprentissage par une majorité des auteurs (Gentner et al., 1993 ; Tardif, 1999). Le schéma de la dynamique du transfert proposé par Tardif et reproduit dans la figure précédente nous paraît illustrer parfaitement ce que nous dénommons modèle classique.

Il diffère du modèle que nous avons retenu par un élément : la part que nous avons accordée aux processus métacognitifs. Nous prenons en compte, en effet, une variable supplémentaire par rapport au modèle classique, qui est une seconde voie du transfert métacognitif, celle relative aux habiletés. C’est pourquoi nous parlons de modèle à deux voies.