B – 4. La structure argumentale

La description des conjugaisons du wolof a permis de dégager des ordres différents lorsque les arguments sujet et objet sont repris par des clitiques. L'ordre des constituants pleins est fixe, si l'on fait exception de l'Emphatique du complément lorsque l'argument objet est mis en relief. L'ordre des clitiques quant à lui présente les variantes suivantes :

Il est difficile de déterminer un ordre 'de base' des clitiques par rapport au verbe, néanmoins on peut simplifier la présentation en indiquant que, quelle que soit la position du verbe, le clitique objet est toujours placé après celui du sujet.

La structure sVo valable uniquement pour le Narratif, peut sans doute s'expliquer si l'on rappelle qu'il s'agit de la seule conjugaison qui peut être présentée comme ne véhiculant pas de valeur aspecto-modale particulière, ce qui a parfois conduit certains linguistes à l'identifier comme la conjugaison neutre dans laquelle les marques de conjugaison seraient à analyser comme ne véhiculant que des informations de personne et de nombre. Cette analyse ne tient pas synchroniquement puisque ces formes ne sont plus isolables dans les autres paradigmes de conjugaison, mais elle permet d'expliquer l'ordre particulier des clitiques. Pour les autres ordres, on peut imaginer que certaines conjugaisons résultent de la grammaticalisation d'un auxiliaire et des marques de conjugaison, ce qui ramènerait à un ordre simple antérieur de type V 1 -s V 2 . Cette hypothèse peut être développée sur des bases différentes pour l'Emphatique du verbe, le Négatif emphatique et le Futur, mais elle ne peut pas s'appliquer à tous les paradigmes de type soV.

Cette schématisation de la proposition wolof, bien que complexe, est utile pour la suite de notre analyse. L'étude des voix implique l'observation des modifications des relations des arguments par rapport au prédicat. Dans cette section nous allons donc présenter les différents arguments que l'on peut rencontrer en wolof et les critères qui permettent de les identifier. Nous pouvons présenter rapidement les aspects généraux de la langue de la façon suivante dont chacun des points sera plus ou moins développé par la suite.

Il n'y a pas de marquage de cas dans cette langue. On peut rassembler sous certaines prépositions un ensemble assez clair de rôles sémantiques. Mais certains rôles sont régulièrement non marqués, ce sont ceux qui se trouvent encodés par une des deux fonctions syntaxiques nucléaires, soit du fait de la valeur lexicale du verbe (agent, patient), soit du fait d'une dérivation verbale (bénéficiaire).

Les prépositions du wolof regroupent les rôles suivants :

Nous abordons également dans cette section la construction des subordonnées temporelles et hypothétiques.