A – 2. Constructions réfléchies en wolof

Les constructions réfléchies du wolof sont marquées par une forme pronominale. Comme pour beaucoup de langues, ce pronom est composé d'un nominal et des marqueurs de possession. Le nominal qui sert de base au marqueur réfléchi est, comme dans beaucoup de langues africaines, le nominal qui signifie tête (bopp) (Heine, 2000). Il s'accorde avec le sujet en personne et en nombre à l'aide des marques possessives (tableau 22). Comme, on peut le remarquer, dans cette langue les marques de possession sont des morphèmes libres qui précèdent le nominal, excepté à la troisième personne du singulier où le possessif est marqué par le suffixe –am.

sama bopp moi-même
sa bopp toi-même
boppam lui/elle-même
suñu bopp nous-mêmes
seen bopp vous-mêmes
seen bopp eux/elles-mêmes

En wolof, comme dans presque toutes les langues qui utilisent une forme pronominale pour signifier la coréférence entre le sujet et l'objet, la fonction réfléchie n'est pas la seule fonction de cette forme. Elle est utilisée pour exprimer la co-référence dans d'autres situations. Dans les différentes utilisations de ces formes, on voit que ce pronom peut entrer dans des syntagmes génitivaux (157) ou dans des constructions ayant une valeur d'emphase sur le sujet (158 à 160).

‘157 day wuti kërug boppam. (Contes)
ê.en.mesure.de chercher-dir. maison-conn. coréf.
(il) était en mesure d'aller chercher sa propre maison.’ ‘158 Fas wi, moom ci boppam, (Contes)
cheval déf. 3S loc. coréf.

dafa mel ni laalatul suuf.
EVerb3S ressembler compl. toucher-int.-ENég3S sol
Le cheval, quant à lui, semble ne plus toucher terre.’ ‘159 Moom ci boppam mu daldi àgg ca kër ga, né : (Contes)
3S loc. coréf. N3S aspect arriver loc. maison déf. Dire
Quant à lui, il arriva à la maison et dit :’ ‘160 jinné ji moo koy doxaansi nag, moom ci boppam. (Contes)
génie déf. ESuj3S 3S-inacc. faire.la.cour donc 3S loc. coréf.
Le génie vint lui demander sa main, lui-même.’