A – 2.1. La fonction réfléchie

Les langues qui ont des marqueurs différents pour l'expression de la réflexivité et des fonctions moyennes, ont une utilisation restreinte du marqueur réfléchi sur certains prédicats (verbes transitifs d'activité mettant en jeu des entités représentant des traits sémantiques identiques). Comme on peut le voir dans les exemples suivants, les constructions réfléchies en wolof conservent la transitivité de la proposition, le pronom réfléchi occupe la même position que le constituant objet.

‘161 a. Gis na ma.
voir P3S 1S
Il m'a vu.

b. Gis na boppam
voir P3S REFL.
Il s'est regardé.’ ‘162 a. Bëgg na Fatou.
aimer P3S Fatou
Il aime Fatou.
b. Bëgg na boppam.
aimer P3S REFL.
Il s'aime.’

Dans l'ensemble de notre corpus, nous avons trouvé peu de constructions réfléchies. La plupart du temps, les constructions avec le pronom réfléchi sont des constructions d'emphase. Cette fonction d'emphase est mise en évidence par le fait que le verbe de ces propositions peut être dérivé avec le suffixe –u avec le même sens que quand il est accompagné du pronom réfléchi.

‘163 a. Mu dikk, ndey ji di ko sang ak a defar. (Contes)
N3S arriver mère déf. inacc. 3S laver conj. d.v. faire-eff.
Il arriva, sa mère le lava et le prépara.

b. Ba mu wàccee mu dem kër ga, sangu, daldi tëdd. (Contes)
temp. N3S descendre-ANT N3S partir maison déf. laver-u aspect se.coucher
Quand il descendit, il partit chez lui, se lava et se coucha.

c. Bu ma xaar ! léegi mag nga, mën nga sang sa bopp. (Fal)
nég.inj. 1S attendre maintenant ê.grand N2S pouvoir P2S laver REFL.
Ne m'attends pas ! Tu es grand maintenant, tu peux te laver tout seul.’

Dans la partie typologique, nous avons présenté une autre fonction liée au marqueur réfléchi, les constructions réfléchies indirectes. Dans la section suivante, nous présentons cette construction, puis nous passerons à l'analyse de la voix moyenne.