A – 6.2. Les causatives lexicales à une forme en wolof

Pour ce qui est des causatives lexicales à une forme, d'après l'hypothèse que nous avons soulevée, nous ne devrions pas trouver dans le lexique du wolof beaucoup de verbes qui montrent dans des énoncés des différences de valence avec un sens causatif lorsqu'ils sont transitifs et un sens non causatif lorsqu'ils sont intransitifs.

Lorsque nous avons présenté la voix moyenne dans cette langue, nous avons constaté que la classe des verbes de position du corps n'était pas compatible avec le marqueur de la voix moyenne 48 . Ces verbes reprennent le sémantisme d'un verbe moyen sans marque. Nous reprenons dans l'exemple 309 le cas du verbe toog 's'asseoir, être assis' qui appartient à cette classe. La contrepartie causative de ce verbe ne peut être trouvée qu'avec la dérivation de ce verbe avec le suffixe al (309e.).

‘309 a. Toog naa.
s'asseoir P1S
Je me suis assis/Je suis assis.

b. Ma ngi toog.
Prés1S Prés. s'asseoir
Je m'assois

c. Loolu doyatu ko, mu daldi toog bu baax. (Contes)
dém. ê.suffisant-nég. 3S N3S 'aspect' s'asseoir jonc. ê.bon
Cela ne lui suffit pas, il s'assit mieux.

d. Mu toog ci suufu garab, (Contes)
N3S s'asseoir loc. sol–conn. Arbre
Il était assis sous l'arbre,

e Toogal naa nenne bi.
s'asseoir–al N1S bébé déf.
J'ai assis l'enfant.’

Indépendamment des verbes inchoatifs, les verbes intransitifs d'état qui prennent le suffixe –al ne peuvent prendre la forme –u de la voix moyenne. Ainsi, les formes causatives des verbes intransitifs [-dynamiques] du wolof n'ont pas, dans le lexique, de correspondants causatifs, ils s'obtiennent par dérivation. Nous posons alors que la forme –al appartient aux causatives morphologiques, mais entre dans un groupe particulier, puisque cette dérivation productive est utilisée pour pallier le manque de causatives lexicales. Dans la section suivante, nous allons tenter de confirmer ce statut du suffixe –al.

Notes
48.

cf. chapitre 3.