A – 7. Récapitulatif des formes de causatives en wolof

Il existe différentes constructions syntaxiques qui permettent d'exprimer la causation qui, à des degrés divers, se retrouvent toutes en wolof.

Les causatives périphrastiques du wolof sont construites avec plusieurs lexèmes verbaux. Le plus fréquent est tax 'causer' et c'est avec ce marqueur que l'on trouve le plus de formes périphrastiques différentes. Les autres lexèmes verbaux sont def 'faire' et bàyyi 'laisser'. Les constructions périphrastiques construites à l'aide de ces lexèmes verbaux sont des constructions complexes complétives à verbe fini. Ensuite, nous avons vu que le wolof montre une construction particulière de complétive, au moins avec les causatives construites avec def. Il est en effet possible d'annoncer la proposition subordonnée sous la forme d'un pronom objet dans la principale.

Les causatives à prédicat complexe sont construites à l'aide du verbe tax, elles mettent en jeu deux marqueurs de dépendance verbale différents selon que l'événement causé est accompli (a) ou inaccompli (di). La fusion des prédicats se voit dans ces constructions à l'aide de la rection de l'agent de l'événement causé par tax sous la forme d'un clitique objet.

Les causatives morphologiques peuvent être construites à l'aide de 4 morphèmes différents : –al, –lu, –loo et –le. D'un point de vue strictement syntaxique, chacune de ces formes montre des différences de constructions et présente des restrictions. Le suffixe –al est restreint aux verbes intransitifs, il ajoute un causateur et aboutit à des formes dérivées transitives. Le suffixe –lu s'applique sur des verbes transitifs et des verbes inchoatifs, mais les contreparties causatives ainsi créées restent transitives ou intransitives. Ce résultat provient du fait que le suffixe –lu permet d'introduire en position sujet un causateur, mais n'autorise pas l'apparition de l'agent de l'événement causé, le causataire. Le suffixe –le présente des restrictions qui s'expliquent par le sens d'aide qu'il donne à la causative, il ne peut s'appliquer que sur des verbes transitifs et des verbes inchoatifs. Il augmente la valence du verbe d'un causateur en position sujet, les contreparties causatives des verbes non dérivés sont alors soit transitives, soit ditransitives. Le suffixe –loo ne peut s'appliquer sur les verbes d'état, les constructions dérivées sont toutes augmentées d'un argument sujet causateur. C'est pourquoi, nous avons posé que le suffixe –loo est la forme qui permet de construire des causatives morphologiques traditionnelles.

Il y a également, dans cette langue un cinquième morphème de dérivation causative, le suffixe –e. Nous avons vu qu'il a, à l'heure actuelle, perdu sa productivité, nous l'avons ainsi inclus dans le champ des causatives lexicales à deux formes. Mis à part ces causatives lexicales, la langue wolof n'intègre pas dans son lexique de nombreux lexèmes verbaux causatifs à une ou deux formes. Pour expliquer cette rareté, nous avons supposé que d'autres moyens d'expression de la causativité permettent de pallier ce manque.

Seul le sémantisme des constructions causatives permettra de valider l'hypothèse de la motivation lexicale du suffixe de dérivation –al qui permettrait de pallier l'absence de contreparties lexicales.