B – 3.2. Récapitulatif du sémantisme des causatives lexicales

Le champ sémantique de ces formes causatives est très large, il recouvre toutes les valeurs que nous avons pu mettre en évidence dans la partie typologique. Mais, cette extension n'est pas répandue sur l'ensemble de ces formes. Ainsi, le sémantisme des causatives lexicales dans cette langue peut être schématisé de la façon suivante.

Nous posons que cette extension particulière des causatives lexicales du wolof provient du fait qu'il est possible dans cette langue d'avoir des verbes ditransitifs qui sont les contreparties lexicales de verbes causatifs transitifs.

‘317 Sëkkleen kàmb gi, kenn du ko gis guddi ! (Fal)
remblayer-imp.2P trou déf. personne E.Nég. 3S voir nuit
Remblayez le trou, on ne le voit pas la nuit !’ ‘318 Kaay ! ma won la sama dayob tool. (Fal)
venir-imp. N1S montrer 2S poss1S taille-conn. Champ
Viens ! je vais te montrer la taille de mon champ.’

Ces causatives lexicales permettent alors d'exprimer une causation équivalente à celle que l'on décrit traditionnellement pour des constructions causatives plus ou moins complexes. Il nous faudra donc, par la suite, porter une attention particulière à la différence sémantique que l'on peut trouver entre les contreparties lexicales causatives de verbes transitifs (c'est-à-dire les verbes causatifs ditransitifs) et les constructions dans lesquelles ces verbes transitifs causatifs entrent. Autrement dit, quelle différence sémantique trouve-t-on entre une causation exprimée par Won na ma këram 'Il m'a montré sa maison' et Gisloo na ma këram 'Il m'a fait voir sa maison' ou encore Tax na ma gis këram 'Il a fait que je voie sa maison' ?