Dans les exemples 365 à 369 sont présentés l'ensemble des rôles sémantiques liés aux arguments qui peuvent être modifiés syntaxiquement par le suffixe applicatif –al. Les verbes non dérivés sont toujours dans ces exemples des verbes transitifs, les formes dérivées présentent donc une structure ditransitive.
Dans les exemples 365 et 366, l'objet supplémentaire a un rôle sémantique de bénéficiaire.
‘365 a. mu daldi fab ñetti godar rey doom yi (Contes)Dans l'exemple 367, le rôle sémantique de l'objet supplémentaire est de type récepteur 53 . Comme on peut le voir dans l'exemple 367c., l'objet patientn'est pas obligatoire dans les constructions applicatives. Ainsi, les verbes transitifs dérivés peuvent conserver une structure transitive, mais les rôles des arguments ne sont plus agentet patient, mais agent et récepteur.
‘367 a. yóbbu leen ci biir néeg bi, ñu toog. (Contes)Dans les exemples 368 et 369, le participant objet supplémentaire a un rôle sémantique de comitatif.
‘368 a. Mu ànd ag yaay jeeg doom ji, (Contes)Une particularité du suffixe –al se dégage à travers ces exemples. Les rôles sémantiques qui sont affectés par ce type de dérivation impliquent typiquement le trait humain. Seul des participants humains peuvent donc être l'objet de la dérivation applicative en –al. Dans la section suivante, nous allons regarder si l'application de cette dérivation, en dehors des conditions sémantiques que nous venons de dégager, présente des restrictions d'ordre syntaxique.
Dans la littérature, les rôles récepteur et bénéficiaire ne sont pas toujours présentés comme séparés. Cependant, les particularités du wolof nécessitent une distinction entre ces deux rôles. Ainsi, nous entendons par récepteur les participants qui reçoivent quelque chose (objet, information…) et par bénéficiaire les participants pour lesquels une action est réalisée.