C – Voix et co-participation

Tout au long de ce chapitre, nous avons décrit différents suffixes de dérivation verbale qui apportent une nouvelle interprétation des constructions à sujet pluriel, ces constructions pouvant en wolof présenter la structure SN 1 V-sg.- RÉC / COLL . ak SN 2 , sans pour autant modifier les relations grammaticales entre le verbe et ses arguments.

Sur ce point, même les dérivations réciproques (511) ne modifient pas le statut syntaxique du second argument. À la différence de la dérivation collective, un marqueur de réciprocité est obligatoire pour obtenir le sens réciproque, son absence permet simplement une interprétation sociative (512).

‘511 Muy xëppanteek xale yi suuf. (Contes)
N3S-inacc. jeter-ante-avec enfant déf.P sable
Elle et les enfants se jetèrent des poignées de sable.’ ‘512 Muy xëpp ak xale yi suuf.
N3S-inacc. jeter avec enfant déf.P sable
Elle jeta des poignées de sable avec les enfants.’

Dans la dérivation –andoo, seul le sémantisme du second argument est modifié, ou plus exactement est fixé par la dérivation. Ainsi, sur le plan sémantique, nous sommes tentée de dire que les co-participants sont liés au prédicat dérivé et sont donc obligatoires dans la proposition. Sur ce point, on peut rapprocher cette dérivation à la dérivation moyenne caractérisée par un remodelage des rôles sémantiques attribués par le prédicat non dérivé. Toutefois, la dérivation collective ne présente pas ce remodelage de façon canonique, puisque seul le rôle d'agent ou de patient est lié au second argument. Nous considérons, néanmoins, l'ensemble de ces dérivations comme entrant dans le cadre de la voix.