C – La voix antipassive en wolof

Dans notre introduction, nous avons indiqué que l'on peut trouver dans cette langue un marqueur, autre que le suffixe –u de la voix moyenne, qui réduit la valence du prédicat d'un objet sans modifier le sujet. Autrement dit, qu'il existe dans cette langue un morphème qui encode la même opération sur la valence que les morphèmes antipassifs des langues ergatives. Il s'agit du suffixe –e qui, par les modifications qu'il implique, ne peut être confondu ni avec le marqueur –e applicatif, ni avec les marqueurs lexicalisés –e causatif et réciproque. On trouve d'ailleurs une variante –te pour cette dérivation que l'on ne retrouve pas avec les autres suffixes –e. Cet allomorphe n'a pas de conditionnement morpho-phonologique. Church (1981 : 274) suppose que cette variante peut être utilisée pour éviter des conflits homonymiques. Comme pour les parties précédentes sur la voix, nous commençons par présenter les formes que prennent ces constructions, puis nous définissons les différentes fonctions qui leur sont liées.