Le mariage imprudent 76 .

Un conte !

On l'écoute

Il était une fois…

Il en était ainsi d'habitude…

Lorsqu'il en fut ainsi étais-tu présent ?

C'est de toi que je l'ai appris

De nos jours les nouvelles ne méritent pas d'être retenues

Surtout quand elles sont de toi

Mais une nouvelle, quelle qu'elle soit, ne mérite pas d'être négligée.

Certes Wolof Ndiaye surajoute mais n'invente jamais. Tout ce qu'il avance repose sur un fond solide !

Il était une fois un grand nombre de jeunes filles ; elles se rendirent sur la place du marché et annoncèrent que quiconque voulait une épouse, pouvait venir choisir parmi elles. La plupart des hommes vinrent et choisirent une épouse. Le Roi lui-même choisit et en emmena une.

Le lendemain les filles proposèrent d'aller aux champs. C'était le moment où l'on grillait les épis de maïs et elles voulaient y prendre part. Pour cela, elles préparèrent tôt leur dîner. (L'épouse du roi) devait partir avec elles. Les femmes se rendirent donc chez elle et dirent : « Mais tu ne viens pas ? »

Elle leur répondit : « Ah ?, moi, je ne peux pas aujourd'hui à cause de mon mari. Je cuisine d'abord, je partirai demain ». Elles dirent alors : « Nous partons, tu nous rejoindras. ».

Le lendemain, elle nettoya proprement sa jarre, la remplit d'eau et se rendit aux champs. En chemin, elle se déshabilla complètement. Un Maure la regardait.

Elle resta debout et dit : « Njabba Cuuti ! Njabba cuutu ma Cuuta mbelangal !

Si je savais que la récolte du mil était si proche ma Cuuta mbelangal !

Je ne me serais pas mariée avec le roi Ndiaye, ma Cuuta mbelangal ! »

Elle s'approcha des épis de mil et entonna :

« ………………………………… » (même chant).

Le Maure la regardait toujours (mais elle ne l'avait pas vu). Elle se dénudait, commençait à se métamorphoser en oiseau. Après quoi, elle se mit à manger (des grains de mil). Quand elle en eut assez, elle reprit sa forme humaine, se rhabilla, mit sa jarre sur sa tête et rentra à la maison. Le Maure la suivit et vint dire au roi :

- Roi, ta femme est un oiseau.

- Toi, fit le Roi, tu mens et je te ferai fusiller aujourd'hui même.

- Je ne mens pas, et si vous doutez de mes paroles vous pouvez venir demain, nous irons ensemble.

Le lendemain la femme retourna aux champs.

Elle se déshabilla et dit : « si je savais » (même chant).

Elle se fit oiseau, puis se percha sur les épis et dit : « …. » (même chant).

Elle mangea, mangea, mangea. Le Roi et le Maure étaient dans les hautes herbes à la regarder. Finalement le Maure dit au roi : « Tu l'as vu maintenant, ta femme est un oiseau ! laissons-la comme cela jusqu'à ce qu'elle aille à la maison ». Elle rentra, elle s'occupa à brasser la farine de mil. Ils arrivèrent, le Roi chanta :

- « Ma Cuuta mbelangal ».

Elle lui dit :

- Ah ! Oncle ne chante pas cet air, je te donnerai tout ce que tu voudras… mes bracelets, mes boucles d'oreilles en or, tout ce que j'ai.

- Moi, un chant qui me vaut or et tout, je ne me lasserai pas de le chanter !

Et il chanta encore. Elle fit sortir ses pattes d'oiseau. Il chanta.

Elle sortit ses ailes d'oiseau. Il chanta, elle sortit toutes les affaires d'oiseau.

Le Roi alla chercher un bâton pour la frapper, mais elle s'envola et le laissa seul.

Notes
76.

Il serait plus exact de traduire : le mariage ambigu, pas clair.