1.2.2. Les différents modes d'intégration

Pour mener à bien cette intégration, l’alternative est la suivante :

La première piste a donné lieu au développement de systèmes tels que les approches top-down et bottom-up 39 , qui cherchent à intégrer le mieux possible un ensemble d’actions et visent surtout à faire valider un maximum d’informations remontant de la base pour les intégrer dans la stratégie (bottom-up) tout s’assurant que la stratégie est bien démultipliée (top-down). Les limites du genre peuvent se lire dans un manque de cohérence entre les décisions prises au niveau supérieur de l’organisation et les actions réellement mises en œuvre. En vue de contrer précisément cet inconvénient, certains auteurs (Savall et Zardet 40 1995), ont exploré la seconde voie et mis au point des approches connexes intégrant à la fois une démarche horizontale et une démarche verticale. Ce type d’approche, dénommée Horivert (HORIzontale et VERTicale ) comporte les caractéristiques suivantes :

Cette approche peut être schématisée de la façon suivante :

Figure 1.9. : Processus HORIVERT
Figure 1.9. : Processus HORIVERT

La démultiplication stratégique est assurée par l’utilisation d’outils spécifiques tels que le Plan d’Actions Prioritaires (PAP) et le Contrat d’Activité Périodiquement Négociable (CAPN) (Savall et Zardet 1995) 41 , qui enracinent la démarche en profondeur. Notre choix d’analyse se portera sur ces outils car ils ont été ceux le plus fréquemment utilisés dans les entreprises où nous sommes intervenus. Iles permettent, en outre, d’avoir un effet sur la superstructure (la face visible) mais aussi sur l’infrastructure (la face cachée) de l’organisation. Cela ne doit en rien faire oublier que d’autres outils, assez proches, existent, tels que les Programmes d’Actions Concrets 42 ou les Plans d’Actions Partenaires Moyens 43 .

Le premier des deux instruments destinés à rendre la stratégie plus réaliste et plus concrète est le PAP : Il dresse un inventaire concerté des actions à réaliser dans un semestre pour atteindre les objectifs stratégiques prioritaires. Les actions sont pour partie motrices et pour partie réductrices de dysfonctionnements. Il s’agit d’un contrat passé entre un responsable d’unité et son supérieur hiérarchique.

Le Plan d’Actions Prioritaires est porteur des caractéristiques suivantes et est à la fois :

Lors de l’élaboration des PAP, certains aspects sont à surveiller particulièrement. Ils peuvent être énumérés de la façon suivante :

Le second outil est le CAPN, clef de voûte de la mise en œuvre stratégique. Il vise à ancrer les actions stratégiques au niveau le plus fin de l’entreprise, à savoir l’individu. Il est négocié entre chaque salarié de l’entreprise et son supérieur direct. Il répond aux objectifs suivants :

Tout comme le PAP, le CAPN doit faire l’objet d’une élaboration minutieuse. Il prend en compte les éléments suivants :

L’ensemble des outils démultipliant la stratégie ont été mis en place généralement pour faire face à un manque de prise en compte des contraintes/ressources internes lors de la définition de la stratégie.

Notes
39.

Marmuse, C., 1992, Politique générale : langages, intelligence, modèles et choix stratégiques : quelques réflexions d’ordre stratégique, Economica, 592p

40.

Savall H et Zardet V., 1995 ; Maîtriser les coûts et les performances cachés, le contrat d’activité périodiquement négociable, Préface de Marc-André Lanselle et de Jean-Marie Bousset Econ,omica 1987, 2ème Editio, argumentée 1989, Prix de management stratégique Harvard-L’Expansion, 3éme édition, Economica, Paris

41.

Savall H et Zardet V., 1995 ; Maîtriser les coûts et les performances cachés, le contrat d’activité périodiquement négociable, op.cit 405 p

42.

Avenier, M.J., (1985) Le pilotage stratégique de l’entreprise ; Edition du CNRS ; 246p

43.

Marion , A., (sous la direction de), (1993) Le diagnostic d’entreprise. cadre méthodologique, Economica , Paris 331p