Nous reprendrons ici la définition du système d’information telle qu’elle est donnée par Zardet 55 (1986) dans sa thèse : « nous proposons de définir un système d’informations comme un ensemble construit et articulé de ressources humaines, techniques, de procédures, de règles, destiné à réaliser des tâches d’acquisition, de stockage, de traitement, de diffusion des informations, dans l’objectif d’aider les individus et les groupes d’individus de l’entreprise (service, atelier, département, instance de décision, groupes de travail…) à prendre des décisions de gestion. «
Nous nous trouvons face à un double phénomène paradoxal. D’une part :
D’autre part, les modes de surveillance des marchés deviennent de plus en plus élaborés, multiplient les détails, cherchent la moindre information même si elle n’est pas discriminante. Ainsi que le rappelle le Moigne (1977) 56 « l'information permet à l'organisation d'adapter son comportement à chaque instant par régulation, se transformer, se rééquilibrer afin d'être en osmose avec son environnement. Donc, l'information donne lieu à un processus d'ajustement permanent de l'organisation par les canaux (on dit que le système s'adapte par accommodation) et les codes (on dit que le système s'adapte par assimilation) de communication par rapport à un projet ». Il devient donc nécessaire non seulement de déceler l’information pertinente (source stratégique essentielle), mais aussi de choisir le mode d’utilisation adéquat (accommodation ou assimilation) au projet donné. La masse d'informations reçues ne doit pas faire oublier que la qualité de traitement et de diffusion des informations constitue, à la base, un élément essentiel de l'efficacité.
Les phrases témoins suivantes mettent en évidence les lacunes constatées directement en la matière à partir du terrain d’investigation :
L’illustration de ce phénomène est manifeste dans l’entreprise où nous sommes intervenus. Nous avons pu y constater des problèmes de sélection d’informations mais également un manque de structuration du traitement des informations. Ont été maintes fois soulignés :
Le manque de pilotage et de maîtrise du système d’informations ainsi constaté conduit à des déstructurations touchant l’ensemble des services. Les pertes engendrées par ces désorganisations peuvent aisément être chiffrées. En outre, l’organisation est affectée de façon transversale. L’absence de management des interfaces de communications se fait cruellement ressentir à la fois dansles domaines opérationnel et fonctionnel.
Cette absence de pilotage des interfaces de communication-coordination-concertation ainsi que l’inadaptation des outils de communication ont entrainé dans l’entreprise un montant de 606 700 € de coûts cachés (Entité A). Les principaux dysfonctionnements élémentaires concernant cette défection sont les suivants :
La mise en place d’un SIOFHIS - abréviation de Système d’Informations Opérationnelles et Fonctionnelles Humainement Intégrées et Stimulantes – seraitde nature à supprimer ce type de dysfonctionnement. Le SIOFHIS étant «un système d’informations dont le fonctionnement déclenche, de la part des acteurs de l’entreprise, des actes de pilotage qui ont des conséquences convergentes avec les objectifs stratégiques de l’entreprise. « 57
Zardet, V., 1986, Contribution des systèmes d’informations stimulants à l’efficacité de l’entreprise- cas d’expérimentations-, Université L umière Lyon 2
Le Moigne J.L. 1977, , La théorie du système général : théorie de la modélisation, op.cited
Zardet, V., (1986), Contribution des systèmes d’informations stimulants à l’efficacité de l’entreprise – cas d’expérimentations – op.cit. p 22