Deuxième partie : Processus scientifique de définition des concepts en sciences de gestion

Dans la deuxième partie de notre thèse, nous nous proposons d’analyser le processus scientifique de créationdes concepts en sciences de gestion. Avant de proposer une définition stable de la proactivité, encore faut-il comprendre comment les concepts et les idées prennent vie dans les sciences sociales.

A cette fin, le premier chapitre sera plus particulièrement consacré au positionnement épistémologique qui nous sert de cadre de référence. Après avoir précisé ce qu’est la recherche-intervention, base de nos investigations sur le terrain, nous expliquerons le cheminement emprunté dans la construction de cette thèse. Nous présenterons plus concrètement nos terrains de recherche ainsi que la méthodologie d’intervention utilisée.

Nous étudierons, d’un point de vue pragmatique, le mécanisme de production deconnaissances en lui-même. Pour ce faire, nous rappellerons les positionnements réaliste/nominaliste et positiviste/constructiviste et nous situerons nos travaux par rapport à ces courants de pensée, avant d’introduire la notion de fertilisation croisée. Nous rappellerons que la finalité de cette dernière est la production de connaissances directement utilisables sur le terrain, en mettant en avant les principes de transdisciplinarité. Nous illustrerons ce point en développant une partie sur le croisement des métaphores et des données terrain en tant que processus de construction scientifique.

Nous serons alors amenés nous intéresser à la façon dont le langage sert de vecteur dans la propagation des connaissances scientifiques, en identifiant les différentes étapes marquant la définition d’un concept, les effets de la phase de verbalisation, et enfin en distinguant le langage littéral du langage métaphorique.

Le second chapitre traitera plus spécifiquement de l’utilisation des métaphores en sciences de gestion. Après avoir tracé les lignes de partage entre les analogies et les métaphores, nous aborderons l’emploi de ces dernières dans le processus de définition de concepts scientifiques, avant d’en analyser la valeur scientifique.

Nous soulignerons ensuite les limites de la démarche, en répertoriant les risques qui lui sont inhérents. Nous nous appliquerons alors à prescrire un certain nombre de précautions à respecter lors du recours aux métaphores. Nous marquerons ainsi la distinction entre métaphores structurelles et métaphores sémantiques, privilégiant ces dernières dans les sciences sociales.

Nous serons alors en mesure de proposer un guide d’utilisation des métaphores en sciences de gestion, en mettant en lumière les différents éléments paradigmatiques qui affectent l’utilisation de ces dernières. Nous constaterons la diversité de leur domaine d’origine, avant d’établir un modèle de validation des productions scientifiques qu’elles génèrent.

Ceci nous conduira à montrer, dans le sixième chapitre, comment, à partir d’emprunts puisés dans l’univers des arts martiaux, et par le biais des métaphores, la proactivité peut être concernée. Les concepts clé de Ki, Kokyu et Ma-ai nous serviront à définir plus avant les notions d’énergie, de canaux d’énergie et les relations distance/espace/temps. Nous démontrerons ensuite comment chacun d’entre eux trouve son application concrète dans la gestion d’une organisation, ce qui nous permettra de conclure en proposant une définition plus poussée de la proactivité.

L’architecture de cette deuxièmepartie de la thèse est mise en évidence dans le schéma suivant :

Figure 4.1. : Articulation de la seconde partie
Figure 4.1. : Articulation de la seconde partie