Cadre de la recherche

Il se situe à 480 km de la capitale, au sud de la province d’Inhambane. Cet endroit nous est connu depuis 1995, date où nous avons effectué nos premiers séjours professionnels dans cette zone pour avoir travaillé dans le cadre de programmes d’éducation de masse et coordonné un programme provincial de dynamisation des Z.I.P.¹³⁴. Concernant l’éducation non formelle, les rares données que nous avons pu recueillir proviennent des statistiques de la Direction provinciale de l’éducation et concernent l’alphabétisation des adultes.

Elles font apparaître une diminution sensible des centres d’alphabétisation des adultes, accusant une baisse entre 1996 (35 unités) et 1999 (14 unités). Par ailleurs, les relevés de la Direction provinciale indiquent pour 1998 en comparaison du recensement national de 1997 les résultats suivants :

SSuffisamment peuplées et relativement accessibles, les localités de Cumbana, Jangamo Sede et un quartier populaire de la ville d’Inhambane constituent le microcosme d’une société mozambicaine rurale et isolée des grands centres urbains. Aucun endroit de la zone n’est sévèrement miné, les champs de mines anti- personnel se trouvent plus au sud. Le district de Jangamo, dont le centre est situé à une trentaine de kilomètres de la capitale provinciale est peuplé de 81 210 personnes, dont 5539 personnes pour le poste districtal central¹³⁶. Le tissu scolaire y est normalement réparti mais 45% des instituteurs du District n’avaient reçu aucune formation en 1999 contre 32% sur l’ensemble de la province¹³⁷. Les activités non formelles consistent à Jangamo Sede (siège du disctrict) de manière visible en un cercle d’alphabétisation organisé par la direction districtale, des cours de couture sont également organisés par la mission catholique mais étaient en déshérence au moment de l’étude.

La localité de Cumbana, à environ 45 km de la capitale provinciale, sur l’axe routier nord–sud, se situe dans le disctrict de Jangamo. Elle présente des offres d’apprentissage plus nombreuses qu’à Jangamo Sede : des activités d’alphabétisation sont mises en oeuvre par la direction districtale de l’éducation, des cours de couture et de cuisine organisés par la mission catholique, de nombreux ateliers privés se présentant sous la forme de micro-entreprises, formant à divers métiers certains jeunes déscolarisés et des adultes chômeurs, composent ce paysage éducatif typique du Mozambique. Enfin, un programme d’éducation à la santé organisé par la direction sanitaire districtale, malheureusement stoppé pendant l’étude, complète le descriptif des activités les plus visibles. Il n’existe pas de club sportif. Cette zone a subi, au cours de l’année 2000, les grandes inondations déstructurant les zones agraires et contraignant les populations à se déplacer vers des zones plus propices, sans pour autant avoir accès aux activités agricoles, les plus répandues dans ces régions de plaines.

Le quartier d’Inhambane est un quartier périphérique, marqué par un habitat de canisse, tôle et bois ou d’habitat en dur rustique, différent des habitats traditionnels visibles dans les villages alentours. Une école primaire à la lisière du quartier, peuplée des enfants des quartiers annexes, constitue la seule infrastructure éducative de ce lieu. Cependant, la ville d’Inhambane, peu étendue, offre les animations et les opportunités d’apprentissage plus variées que les deux autres communes.

Le cadre restreint maintenant délimité, précisons par quelle méthode nous avons mené l’investigation.