Ecole ou église : le spectre du collectivisme ?

Les traits caractérisant ces deux institutions peuvent traduire une relation à cette période extrêmement difficile que fut le collectivisme dans les premières années de l’indépendance, notamment dans ses traductions que furent le village communautaire et l’agriculture collective chez un peuple attaché fondamentalement à ses espaces productifs dans lesquels s’agencent des alliances subtiles par le biais des kombite. L’abandon forcé des tontines pour le commerce, le déroulement de procès arbitraires et la propagande des méthodes d’alphabétisation sont encore présents comme les caractéristiques d’institutions soulevant le doute et niant la réalité des tissus sociaux et des solidarités organiques. Autant d’éléments pouvant encourager un certain détachement vis-à-vis de ces institutions, même si par ailleurs, l’envoi des enfants dans les écoles est vécu comme un phénomène normal et souhaitable pour la majorité des populations. Il semble que la population adulte ait conservé une crainte de certains espaces publics. D’autres, par contre jouissent d’une faveur irréductible. L’arbre est généralement le lieu de tous les rassemblements.