L’arbre comme espace collectif non institutionnel :

Outre l’ombrage qu’il apporte, l’arbre demeure le lieu de la palabre et ici de l’échange de savoir. C’est de loin l’espace public le plus utilisé. L’arbre n’est pas coiffé par une institution porteuse d’un message. Il représenterait, nous a indiqué notre interprète, le lieu le plus rassurant dont on ne peut soupçonner une quelconque appartenance menaçante. On pourrait s’attacher à une symbolique de l’arbre, représentant le poteau-mitan dans les cultures traditionnelles de l’ancien Dahomey et qu’on retrouve aujourd’hui dans les syncrétismes religieux caraïbes177. Retenons simplement que les personnes se réunissent volontiers sur des lieux consensuels. L’arbre ou la place publique représentant en effet des lieux privilégiés de transmission du savoir, ce dernier se trouve ainsi en libre circulation au sein d’une collectivité relativement ouverte et accessible.

Aucun autre espace public n’est mentionné. On assiste plutôt à une utilisation importante des espaces privés pour l’apprentissage.

Notes
177.

Haïti cultive un culte du poteau-mitan ; voir à ce propos les travaux de METRAUX (A.) ,  Le vaudou haïtien,  Paris, Gallimard, 1958