Synthèse de la deuxième partie

Les observations stabilisées donnent maintenant à l’éducation non formelle des contours plus précis.  La connaissance appropriée en situation d’éducation non formelle est, à ce stade de l’étude et pour l’échantillon considéré, caractérisée par quatre traits. Premièrement, les espaces sont éclatés, plutôt privés, à gestion individuelle ou collective et comportent peu d’objets prototypiques d’apprentissage. En second lieu, préside dans notre échantillon l’idée d’une expérience comminatoire constituant un premier obstacle à dépasser : le sentiment d’indignité. Le deuxième obstacle est surmonté par une série de dispositifs didactiques et un environnement pédagogique mettant en jeu des situations réelles et contingentes, pouvant atteindre un degré très fort d’échange laboral entre le formateur et l’apprenti. Ensuite, notre échantillon révèle l’apprentissage comme un objet-moyen mis à disposition d’une fin précise pour lequel il n’existe pas de temps de latence d’investissement des connaissances. Enfin, les savoirs sont hétérogènes, peu objectivés, mais socialement reconnus, ils acquièrent ainsi le statut de savoir identitaire détenu. Nous avons mis à jour la fragilité des éléments constitutifs d’un échantillon sans pour autant procéder à une généralisation à l’ensemble de la classe du non formel. Ces contours définis, nous pouvons maintenant nous demander s’ils sont spécifiques de la classe « éducation non formelle » .

Nous envisageons ce point à l’occasion de la troisième et dernière partie de cette étude, après avoir procédé à l’examen de l’ultime affirmation de notre hypothèse : l’éducation non formelle est appelée à s’institutionnaliser ou à disparaître .