3.3) Le système d’assainissement de Lyon.

Le service d’assainissement de la Communauté Urbaine de Lyon assure la collecte, le transport et le traitement des eaux usées et pluviales produites par les 55 communes qui la constituent et ceux d’environ 18 communes extérieures. Il dispose de 1650 km d’ouvrages circulaires non visitables inférieurs à 1 mètre de hauteur, 250 km d’ouvrages semi-visitables (de 1 m à 1,70m), 600 km d’ouvrages visitables (plus de 1,70m) 31 stations de relèvement ou de refoulement, 25 stations de pompage des eaux pluviales de passages inférieurs routiers, 9 stations d’épuration et ouvrages divers tels que siphons, bassins de rétention et galeries. L’ensemble des communes possède un réseau d’assainissement collectif tandis que seules quelques zones éparses sont assainies au moyen de systèmes individuels.

Les principes généraux de l’assainissement reposent sur une triple préoccupation :

Pour réaliser ces objectifs, on trouve divers systèmes d’assainissement :

  1. le système unitaire : l’évacuation de l’ensemble des eaux usées et des eaux pluviales est assurée par un réseau unique, pourvu de surverses d’orages dont les caractéristiques sont définies par les incidences sur le milieu naturel. 90 % du réseau communautaire et tout le centre de l’agglomération est équipé par ce type de système.

  2. le système séparatif : il consiste à réserver un réseau à l’évacuation des eaux usées et de certains effluents industriels, tandis que l’évacuation des eaux pluviales est assurée par un autre réseau.

  3. le système mixte : il est constitué en partie par le système unitaire et en partie par le système séparatif, selon les zones d’habitation.

  4. le système pseudo séparatif : ce système admet des variantes dans l’évacuation des eaux pluviales et permet de recueillir une partie d’entre elles dans le réseau d’eaux usées (toitures, cours et jardins, voiries)

  5. le système séparatif eau usé : il consiste à réserver un réseau à l’évacuation des eaux usées seules, tandis que l’ensemble des eaux pluviales est évacué in situ.

Dans la Communauté Urbaine de Lyon, les zonages des systèmes d’assainissement suivent deux secteurs : l’est et l’ouest du Rhône. L’assainissement de l’est lyonnais utilise les différents systèmes existants ; les réseaux séparatifs ou séparatifs eaux usées permettent de limiter les débits qui transitent vers les stations d’épuration et d’infiltrer les eaux qui sont uniquement d’origine pluviale. La présence de nombreux bassins assurent la fonction d’infiltration. A l’inverse, l’assainissement de l’ouest lyonnais est principalement conçu en système unitaire. Cependant, afin de limiter les apports par temps de pluie aux réseaux, un certain nombre de zones sont assainies selon le mode séparatif avec rejet des eaux pluviales dans les cours d’eau, avec ou sans bassin d’écrêtement des débits de pointe.

L’assainissement pluvial est aussi une composante capitale de l’aménagement de la ville. Les eaux pluviales provenant des chaussées, des parkings ou des toitures constituent un problème général qui ne peut pas être pris en charge par les producteurs d’eaux usées domestiques ou industrielles. Historiquement, ce sont les collectivités qui ont pris en charge l’évacuation de la totalité des eaux pluviales dans les centres urbains.

Le développement de l’urbanisation va conduire à une augmentation constante des débits d’eau pluviale transités par les réseaux existants qui deviennent saturés par temps de pluie. Dans ces cas, les réseaux du centre ville de Lyon se remplissent et les risques de débordement sont importants. Les inondations de vastes quartiers sont très probables lors d’événements pluvieux importants. La Communauté de Lyon a vécu des inondations sévères bien que peu nombreuses au cours des dernières années. Les effets ont toujours été dramatiques et ont entraîné des contentieux importants, des condamnations de la collectivité et des investissements immédiats et lourds.

Dans la situation actuelle, on cherche d’autres solutions que le transport d’eaux pluviales par des canalisations toujours plus grosses. L’idée consiste à se débarrasser des eaux le plus vite possible : rejet dans les fleuves et autres cours d’eaux ou ré-infiltration lorsque des possibilités se présentent dans les zones à équiper. Cet objectif conduit souvent à la réalisation de systèmes séparatifs (eaux usées et pluviales transportées dans des réseaux séparés).

Dans les secteurs déjà équipés, le souci de sauvegarder le bon fonctionnement du réseau existant conduit à remettre en cause le principe de jeter systématiquement les eaux pluviales dans le réseau public. Ces problèmes sont à l’origine du développement des technologies alternatives en assainissement pluvial qui consistent, soit à différer les apports au réseau au moyen de dispositifs de stockage, soit à réduire ces apports par une infiltration in situ.