2) Manifestation de l’identification projective

- Identification projective et espace psychique

D. Meltzer (1984a) centre la compréhension du concept kleinien à partir de la compréhension de l’espace psychique : «  ‘en ce qui concerne la multiplicité des mondes, le concept d’identification projective introduisit l’idée selon laquelle, du point de vue de la conception du monde chez un individu donné, il existe un monde différent à l’intérieur de lui et à l’intérieur de ses objets d’attachement les plus importants ; par conséquent le monde est divisé au moins en quatre compartiments généraux (...). Le concept d’identification projective ajoute à ce clivage du monde un clivage supplémentaire en indiquant qu’il existe encore deux autres types de mondes : l’un, à l’intérieur des objets externes d’un individu, l’autre à l’intérieur de ses objets internes’  » (p. 542-543). D. Meltzer distingue donc quatre types de mondes passablement isolés les uns des autres quant à leur structure et leurs lois de fonctionnement : l’intérieur du monde psychique interne, l’extérieur du self, l’intérieur des objets internes et l’intérieur des objets externes qui vont entrer dans un jeu mouvant de relations et d’identifications les uns aux autres par le mouvement projection/introjection. A cela, D. Meltzer ajoute un « nulle part », sorte de trou noir psychique.

A cette compartimentation Fl. Bégoin-Guignard (1985) ajoute une nouvelle combinatoire en décrivant pour chacun des quatre espaces de relation, la dimension extérieure.

D. Houzel (1985a) à partir des modèles de M. Klein et de W.-R. Bion (1965) ordonne les dimensions et l’organisation de l’espace mental. Il propose de résumer ainsi ses principales caractéristiques. Nous les intégrerons aux modélisations qui les sous-tendent :