D/ Synthèse

La problématique met en évidence un défaut de structuration oedipienne : si les images parentales sont différenciées dans une première lecture, leur rapport commun est marqué par l’aménagement de « défenses perverses » barrant tout indice de perte. Très vite l’angoisse de castration amène des représentations de l’autre désigné dans une fonction d’étayage et un besoin de réparation narcissique. Les Planche 5, 6 BM et 7 BM mettent en évidence une menace d’intrusion autant recherchée que fuie. Aussi la coloration incestuelle et sado-masochique réside dans une préoccupation fondamentale : la nécessité de trouver des capacités de contenance, à l’extérieur, face à des modalités de fonctionnement beaucoup plus archaïques (psychotiques) qui soulignent le poids d’angoisses extrêmement fortes et irreprésentables (Planche 11, 12 BG, 19 et 16).

Les procédés de contrôle traduisent le besoin de maintenir éloignée toute représentation ou fantasmatique en rapport soit avec une relation incestuelle, soit avec l’expression de l’agressivité. La série A est principalement utilisée à la Planche 8 BM dans une élaboration du récit peu marqué par l’ambivalence. Le recours à ces procédés (en particulier l’annulation ou la dénégation) traduit la lutte contre le glissement vers des expressions plus « crues » (E) qui vont marquer les dernières planches du test.

Peu de procédés témoignent d’une possibilité de conflictualisation inter-personnelle. L’introduction, à plusieurs reprises, du père servant d’écran (B1/2) n’offre tout au plus qu’une « pseudo » triangulation dans laquelle la fonction paternelle ne fait que redoubler une fonction maternelle peu contenante et ressentie comme intrusive.

Les procédés d’évitement du conflit sont les plus utilisés. La sidération a pour effet l’exploitation d’un récit haché (C/P1 et C/P6). Les identifications sont alors bloquées (C/P2 et C/P3) puisque tout affrontement conflictuel est impensable. L’autre est essentiellement vécu dans un contexte d’étayage (C/M1) ou de restauration narcissique (C/N). L’affect est vécu avec intensité. Il reste peu traduit dans le monde interne et s’exprime à travers le corps. Le recours à l’agir (C/C) devient une modalité prépondérante de traitement de la charge pulsionnelle (voir Planche 19) quand la secondarisation se désorganise.

Les procédés (E) sont majoritaires aux dernières Planches (11, 19 et 12 BG) quand l’aspect peu figuratif du matériel conduit à une réactivation du sensoriel qui devient « intraduisible ». La coloration persécutoire et les fausses perceptions témoignent alors d’une angoisse extrêmement envahissante, le sujet devenant pour ainsi dire « liquéfié ». Les capacités de contenance très insuffisantes vont amener à identifier l’autre dans une fonction de « contenant externe ». Les confusions dedans/dehors, partie/tout, traduisent comment le sujet se sent menacé. Les « éléments masochiques » restent des tentatives bien peu efficaces pour ramener à la toute-puissance ce qui est vécu et ressenti dans une soumission totalitaire.