D/ Synthèse

A la première lecture du matériel, l’agencement des procédés de type narcissique s’avère prépondérant. Associés à des procédés de contrôle, ce sera aussi dans leur association aux procédés E que la fragilité de la position subjective s’exprimera à travers une tentative de qualification des impressions sensorielles.

Les procédés de la série « contrôle » mettent en évidence une attitude de mise à distance en s’opposant au matériel (A2/12). L’énumération de détails, les changements de thématique dans la construction du récit ou les procédés de dénégation (A2/11) consistent à se défendre de représentations portant sur une mise en scène à valeur sexuelle ou agressive.

La conflictualisation inter-personnelle est évitée. On notera cependant que les suggestions ou les commentaires personnels (B2/8) se rapportent à l’expérience personnelle de Laurence, en dehors de tout lien établi entre les protagonistes du récit. Toujours dans la même série, l’exagération des affects (B2/4) témoigne d’une tentative « d’hystérisation » mais qui ne rend pas réellement compte d’une ambivalence du désir.

L’évitement du conflit, avec une tendance notoire à « l’aplatissement » du récit (procédés C/P1, C/P2, C/P3, C/N8 et C/F1) renvoie à une pauvreté des associations, avec d’importants refus à s’engager dans la narration de l’histoire. Ce sera principalement dans la série « narcissique » que le corps, les ressentis seront évoqués. Les délimitations des enveloppes (vêtements, « qualités » des lieux) seront particulièrement investies dans un renforcement des traits renvoyant au besoin de différenciation dedans/dehors. Les conduites motrices restent très prégnantes. Elles ne sont pas suivies d’une relance associative, mais contribuent au retournement de la situation dans laquelle le clinicien devient l’objet à sadiser. Aussi les critiques du matériel (passage par « le dehors ») deviennent-elles le seul mode de décharge possible.

L’émergence des processus primaires renvoie principalement au clivage des objets (E15). D’autre part le surinvestissement des contrastes de la planche contribue à l’interprétation très arbitraire du vécu et du ressenti coupés de la réalité externe. Les impressions sensorielles renvoyant à une réalité persécutrice correspondent à des défaillances majeures liées soit à l’envahissement fantasmatique (dans une connotation très mortifère) soit à la relation d’objet.

La sidération, la précarité du monde imaginaire, les troubles de l’identité conduisent à des tentatives de délestage dans l’autre vécu comme l’intrus (identification projective). La tentative de maîtrise « échappe » et bascule dans une thématique persécutrice. Les connotations masochiques, en retour, permettent une reprise « toute-puissante » de ce qui est imposé par un extérieur déplaisant.