D/ Synthèse

De manière globale, les quatre grands types de procédés sont convoqués opérant de façon beaucoup plus fréquente dans la série C.

Les procédés de contrôle, et notamment le recours important aux précautions verbales permettent un accommodement du percept avec la recherche d’une prise de distance. Leur aspect transitoire débouchera le plus souvent sur des procédés C/P qui montrent le défaut d’aménagement de la vie affective et pulsionnelle. La dénégation (A2/11) porte le plus souvent sur la tentative de contrôle et l’évitement de la problématique de perte (Planches 12 BG, 13 B et 16). Les changements brusques dans la narration (A2/14), les hésitations (A2/6) ou la focalisation sur des détails (A2/1 et A2/2) sont autant de manoeuvres qui vont favoriser la discontinuité du fil associatif barrant la richesse imaginaire.

Les procédés « labiles » ne sont que rarement utilisés, à l’exclusion des digressions ou des exclamations (B2/8) qui reviennent à traduire la qualité de l’émergence affective souvent déplaisante (« houlala, ça fait peur... »).

Les procédés C sont les plus significativement représentés, avec des aménagements phobiques plus spécifiques. Les silences qui hachurent le récit, l’anonymat des personnages (C/P1 et C/P3) mettent en évidence d’abord une sidération de la pensée dans la proximité avec les images parentales. La triangulation oedipienne n’en demeure pas moins marquée (Cf. Planche 2) mais le récit se fige quand les relations duelles (rapprochés mère/fils ou père/fils) convoquent un envahissement par des fantasmes destructeurs (Planche 7 BM) ou de séduction dans une proximité destructrice (Planche 6 BM). Les procédés qui renvoient aux modalités de type narcissique traduisent dans quelle mesure l’affect reste en étroite relation au corps qui vient le signifier (C/N4). Les relations spéculaires traduisent le retrait libidinal, la notion d’altérité ne parvenant pas à figuration. Les limites (C/N6) induisent des capacités à contenir qui restent cependant bien fragiles. Le recours à l’agir s’inscrit bien souvent dans une demande d’étayage (C/C2). Etayage qui dans le décours de l’histoire prend des modalités de surinvestissement de l’objet (C/M1). Le répertoire important de la série C/F1 renforce le désinvestissement voire le gel de la vie associative et imaginaire.

Les procédés de la série « E » sous-tendent des tendances paranoïdes. Les mauvaises interprétations perceptives mettent en évidence l’emballement pulsionnel, l’effraction et le manque de différenciation dedans/dehors. La sensorialité prégnante (« il fait chaud », « de la neige ») signe le besoin et l’échec des opérations de qualification (représentation) des éprouvés. De là germent soit des affects massifs liés à une problématique morbide (E9), soit un fonctionnement de type « opératoire » gérant par « cloisonnement » le défaut d’élaboration et de secondarisation.

De manière générale les représentations de relation sont particulièrement précaires dans la mesure où l’envahissement de l’affect met en évidence ce qui est traduit comme une menace pour la psyché : la sidération ou le fonctionnement opératoire dévoilent le manque de « mise en scène » efficace de l’affect.