2-1 Les types de recepteurs

2-1-1 Les récepteurs de types I et II

Les récepteurs de type I correspondent à des récepteurs bien délimités et de petite taille. Les récepteurs de type II sont des récepteurs larges et mal délimités.

Les récepteurs de type I, du fait de leurs caractéristiques physiques (corpuscules de Meissner et disques de Merkel) ont la capacité de coder avec précision les indices spatiaux et les déformations de la peau. Ces récepteurs sont particulièrement nombreux au niveau des extrémités des doigts et de la région péribuccale. Or, ces zones ont des capacités de résolution spatiale élevées et autorisent une discrimination fine. Johansson et Vallbo (1983) ont montré qu’il existait un lien entre les capacités de résolution spatiale fine et la présence de ces champs récepteurs de type I (petite taille, champ bien défini). Ainsi, au niveau de la pulpe du doigt, pas moins de deux cent dix récepteurs de type I se répartissant en récepteurs à adaptation lente (70/cm2) et rapides (140/cm2) permettent des discriminations suffisamment fines pour autoriser la lecture du Braille. Cette proximité de récepteurs correspond à des distances inter-récepteurs ne dépassant pas deux à deux virgule huit millimètres, et donc de percevoir comme distinct deux points espacés de deux millimètres, voire d’un millimètre et demi (Johnson et Lamb, 1981). Pour établir ces données, ces chercheurs ont utilisé la méthode des points explorés. A titre de comparaison, cette distinction n’est envisageable au niveau du tronc que pour des points espacés de trente à cinquante millimètres. Ces récepteurs sont particulièrement actifs lorsque le bord de leur champ récepteur est stimulé alors qu’ils le sont beaucoup moins lorsque le centre est activé, ce qui leur confère une capacité de codage de la forme et du contour des objets en contact. Le codage spatial fin de ces récepteurs de type I est renforcé par la transmission des informations au cerveau par les voies afférentes. Ces voies afférentes augmentent les contrastes spatiaux des informations sensorielles grâce à l’utilisation des réseaux à inhibition latérale. L’inhibition latérale ou inhibition de voisinage permet la conservation des faibles dimensions des récepteurs en inhibant les excitations périphériques. Cette organisation permet au réseau de renforcer le contraste spatial. Nous reparlerons de ce phénomène au cours de la partie que nous consacrerons à la transmission de l’information au cerveau.

Les récepteurs de Type II (corpuscules de Vater-Pacini et de Ruffini), avec leur grande taille, leur champ mal délimité et leur position dans les couches profondes de la peau, ne permettent pas de discrimination spatiale fine. En revanche, ils sont très sensibles aux stimuli brefs et transitoires (début et fin de stimulation), aux déformations, même rapides, et aux mouvements. Ils se caractérisent donc par une discrimination temporelle précise. Ils répondent avec une intensité maximale lorsque le centre de leur champ récepteur est activé. Contrairement aux récepteurs de type I, ils se répartissent plus uniformément sur la peau. Ils sont nombreux dans les tissus fibreux, les capsules articulaires et les attaches tendineuses. Cela leur conférerait une fonction proprioceptive qui permettrait de décrire les mouvements des différentes phases de saisies d’un objet par exemple.