3- La surface palmaire de la main

Pour parler de la surface interne de la main, vierge de toute pilosité, le terme de peau glabre est souvent retenu. Cette peau glabre a une forte capacité discriminative. Les recherches issues de la technique de microneuronographie ont permis de mieux comprendre les mécanismes de perception tactile, notamment par la découverte des différents récepteurs et de leur localisation dans la peau. Ainsi, Valbo et Johansson (1984) ont dénombré 17 000 unités de récepteurs tactiles au niveau de la peau glabre. L’innervation mécano réceptrice de cette zone est donc considérable et permet de justifier de la capacité discriminative de la surface interne de la main. Tous les types de récepteurs sont représentés (rapide de type I et II, lent de type I et II). Les récepteurs de type II sont répartis uniformément au niveau des extrémités des doigts (220/cm2) et plus épars dans la partie proche du poignet (40/cm2 au niveau de la paume) (Johansson et Valbo, 1983). Ce sont ces récepteurs qui permettent le mieux la discrimination spatiale fine et donc l’accès aux informations de forme et de contour, ce qui fait dire à Johnson et Hsiao (1992) que ces récepteurs sont les récepteurs nécessaires et suffisants pour effectuer une tâche de reconnaissance.

D’autre part, des travaux menés sur la peau glabre du singe, Johnson et Lamb (1981) ont montré que les récepteurs à adaptation rapide, comme les corpuscules de Meissner ou les corpuscules de Vater-Pacini, étaient impliqués dans le codage temporel des stimuli. Ces récepteurs réagiraient au moment du contact et de l’arrêt de celui-ci ainsi qu’au cours d’un déplacement. Les récepteurs à adaptation lente, comme les récepteurs de Merkel ou de Ruffini, interviennent massivement dans le codage spatial des stimuli.