4- Les propriétés de contour et de surface

4-1 Le traitement du contour et de la surface à partir de la perception d’une scène visuelle

Une scène visuelle est constituée de nombreuses informations. Parmi ces informations, il faut regrouper celles appartenant au même objet. Pour cela, les champs récepteurs des cellules du cortex strié vont jouer un rôle, en limitant la largeur du champ visuel total pour se consacrer à une petite zone. Distinguer les objets les uns des autres, nécessite (Boucart, 1996) de délimiter des formes par un traitement du contour (récepteurs sensibles à l’orientation), de remplir les formes par un traitement de la surface (récepteurs sensibles à la polarité du contraste) et d’extraire des caractéristiques physiques permettant de segmenter les formes et leurs parties. Le système visuel débute son traitement par une analyse des contours avant de poursuivre sur une analyse de la surface. Le contour permet de construire une esquisse de la scène, tandis que le traitement de la surface est guidé par les connaissances sur la structure du monde. Ainsi, Ramachandran (1992) a montré que les nuances de gris sont interprétées en terme de niveaux de profondeur différents, en lien avec la position de la source de lumière. Dans la nature, la source de lumière est le soleil. Elle provient donc du haut. Par conséquent, des disques foncés sur le haut et clairs en bas sont interprétés comme des creux alors que des disques clairs en haut et foncés en bas, sont considérés comme des bosses (figure 3). Le relief en est totalement changé, comme nous pouvons le voir sur la figure 4.

Figure 3 : Illustration de l’interprétation des informations de surface selon les connaissances, d’après Ramachandran (1992).
Figure 3 : Illustration de l’interprétation des informations de surface selon les connaissances, d’après Ramachandran (1992).
Figure 4 : Illustration des différences d’interprétations des ombres d’après Ninio (1996).
Figure 4 : Illustration des différences d’interprétations des ombres d’après Ninio (1996).