Le traitement du contour se réalise par trois mécanismes principaux (Boucart, 1996). Le premier mécanisme est le traitement des bords et des discontinuités du contour d’une petite région du champ visuel (informations locales). Ce mécanisme dépend des propriétés de proximité spatiale et de colinéarité des traits constitutifs du contour. Ces propriétés expliquent que des éléments proches ou d’orientation semblable sont perçus comme une unité et non comme des éléments séparés. Ces effets ont été relevés chez les humains pour des formes simples dans l’illusion du soleil * (Zucher et Davis, 1988) ou la détection d’une ligne (Beck, Rosenfeld et Ivry, 1989) par exemples, et pour des formes complexes avec des dessins d’objets (Boucart, Delordet Giersch, 1994). Dans ce dernier cas, les auteurs ont proposé une tâche d’appariement de figures avec la présentation d’un modèle puis d’une cible et d’un distracteur. Les sujets devaient dire laquelle des deux propositions représentait le modèle. Les résultats indiquent que les performances sont identiques en terme de taux d’erreurs et de temps de réponse pour des figures complètes ou discontinues, mais seulement dans la mesure où l’espacement entre deux éléments colinéaires du contour est inférieur ou égal à 10 minutes d’arc. Les performances chutent si les propriétés d’espacement et de colinéarité ne sont pas respectées. Ces effets de colinéarité et de proximité spatiale s’expliquent au niveau neuronal par la présence de cellules spécialisées :
Illusion du soleil : Des droites sont organisées en soleil autour d’un cercle imaginaire. Le cercle imaginaire semble plus lumineux que le fond.