4-1-1-2 L’intégration des contours

Le second mécanisme est l’intégration des contours des grandes régions du champ visuel. Cette intégration est réalisée par le biais de « champs d’association » (Field, Hayes et Hess, 1993). Un champ d’association est défini par des connexions latérales entre les colonnes de cellules sensibles au même type d’orientation. Les orientations sont reliées les unes aux autres pour former une unité perceptive du contour. Un mécanisme complémentaire a été mis en évidence chez le chat. Ce mécanisme découle de la notion de champ d’association, autrement dit, de la synchronisation des oscillations des neurones. Si des orientations sont semblables ou très proches, l’enregistrement des oscillations correspondant aux réponses des neurones à ces orientations, révélera une oscillation en phase, alors que pour des orientations différentes, les oscillations seront déphasées (Gray, König, Engel et Singer, 1991). McCormick et Jolicoeur (1992) ont également suggéré l’existence d’un mécanisme d’intégration par des processus de haut niveau, avec le déplacement d’un opérateur de taille variable le long des lignes et des courbes de l’objet. Les auteurs ont qualifié ce mécanisme de « routine de traçage ». Cependant, la séquentialité du traitement et par conséquent, le temps de traitement, semblent peu compatibles avec la rapidité du traitement visuel. En revanche, en raison de la taille des champs récepteurs haptiques et donc de la nécessité d’une exploration successive des parties, ce mécanisme semble bien refléter les traitements en jeu dans l’exploration haptique. D’autre part, le traitement des jonctions est essentiel pour le codage de la fermeture des formes et donc pour l’intégration des contours dans une grande région du champ visuel. Biederman (1987) a d’ailleurs mis en évidence le rôle des jonctions dans l’identification d’objets.