4-1-1-3 Les connaissances

Le troisième mécanisme concerne les connaissances sur les objets. L’une des questions perpétuelles est : qui de la ségrégation figure/fond et de l’identification est à l’origine de l’autre ? Autrement dit, la ségrégation de la figure et du fond permet-elle l’identification ou bien est-ce l’identification qui permet la ségrégation de la figure et du fond ?

En fait, les deux possibilités sont réalistes. Si le sujet a une connaissance préalable de l’objet, l’identification va lui permettre de différencier la forme du fond. En revanche, s’il n’a aucune connaissance à priori, la ségrégation figure/fond va lui permettre d’accéder à l’identification. Ainsi, l’identification d’un dessin d’objet incomplet sera facilitée par un indice sémantique (Reynolds 1985). Nous retrouvons cette facilitation dans le cadre de la modalité haptique lorsque le nom de base de l’objet est donné (Lederman et Klatzky, 1990). De même, l’identification d’une partie de l’objet va guider le traitement en complétant les parties manquantes ou cachées et permettre l’identification complète (Rock 1975). Nous verrons également que de la présence ou de l’absence de connaissances préalables, dépend un choix de recherche de l’information ascendant ou descendant (Klatzky et Lederman, 1987). La question d’un traitement global préalable à un traitement local ou d’un traitement local avant un traitement global engendre de nombreux débats et débouche sur des conceptions théoriques opposées. D’un côté nous trouvons les partisans d’une conception directe de la perception et de l’autre les partisans d’une conception indirecte ou construite de la perception.