2- Les représentations

Les représentations en jeu dans les activités mentales sont des constructions circonstancielles et transitoires, produites dans un contexte particulier. Elles sont à différencier des connaissances qui sont des constructions permanentes, emmagasinées en mémoire à long terme (Richard, J.F, 1998). Tandis que les connaissances dirigent les activités mentales, les représentations sont les activités mentales. Il est important d’autre part, de souligner que les représentations ne sont pas figées. Elles se modifient en permanence (Pacteau, 1990). Les représentations ne sont pas des fins en elles-mêmes, elles sont des étapes de traitement. Chaque modification s’effectue sur la base de la représentation précédente, ce qui fait qu’elles sont en constante relation avec des possibilités de retour en arrière (feed-back). Michel Denis (1989) parle de produit de représentation pour qualifier la nouvelle représentation, issue de la modification de la représentation précédente.

Cette conception des représentations en tant que support de traitement et donc comme nature même des traitements, explique en partie les différences individuelles. En effet, les représentations ont une part de subjectivité puisque ce sont des modèles intériorisés de l’environnement et des actions de l’individu sur l’environnement (Craddock et Guerrien, 1998). Les individus vont donc développer et utiliser différemment leurs représentations selon leurs préférences, mais aussi en fonction de la situation (Pacteau, 1990). Nous reparlerons de cette variabilité dans la formation des représentations à propos du modèle de la vicariance et de l’effet de contexte et à propos de la diagnosticité des propriétés d’un objet par exploration haptique (Klatzky et Lederman, 1987).