3- Fonctions des activités mentales

Revenons à notre premier propos avec les activités mentales dont Richard, J.F (1998) a décrit les six grandes fonctions :

  1. La conservation des structures cognitives permanentes : connaissances, croyances
  2. L’élaboration des décisions d’actions des tâches de résolution de problèmes, d’exécution non automatisée (adaptations de procédures générales existantes), d’exécutions automatisées.
  3. Construction des représentations
  4. Production d’inférences à visée épistémique (représentation) ou pragmatique (décisions d’actions). Une inférence est la création de nouvelles informations à partir des connaissances et des informations sur la situation.
  5. Construction de connaissances
  6. Régulation et contrôle de l’activité.

Ces six fonctions se répartissent selon trois axes :

Ainsi, l’activité de compréhension engage la construction de représentations et de connaissances ; l’activité de raisonnement, l’élaboration de décisions d’action, de construction et de représentation des connaissances ; la production d’inférences et l’activité d’évaluation, la conservation des structures cognitives permanentes et les fonctions de régulation et de contrôle à tous les niveaux d’activités. Le tableau III propose un récapitulatif.

Bien entendu, ces activités mentales sont soumises à des contraintes extérieures comme les activités de mémorisation ou les activités perceptives qui les infléchissent en fonction du type d’informations qu’elles offrent, de la rapidité de leur traitement et de la compatibilité de traitements en simultanée.

Le premier axe est l’activité de compréhension. Il peut se réaliser :

Tableau III : Tableau récapitulatif des activités mentales et de leurs caractéristiques (d’après Richard, J.F, 1998).
Tableau III : Tableau récapitulatif des activités mentales et de leurs caractéristiques (d’après Richard, J.F, 1998).

L’activité de raisonnement (tableau IV) se subdivise en trois (Richard, J.F, 1998 ; Ripoll, 1998) :

Tableau IV : Caractéristiques des types de raisonnement (d’après Richard J.F, 1998)
Tableau IV : Caractéristiques des types de raisonnement (d’après Richard J.F, 1998)

Nous avons consacré une partie de notre travail aux activités mentales afin de montrer la complexité des traitements lors de la résolution d’une tâche. Nous ne prétendons pas apporter des éléments de précision dans ce domaine au cours de notre thèse, mais bien au contraire, utiliser ces connaissances pour mieux comprendre et appréhender les différences individuelles et intergroupes, notamment en fonction du statut visuel. En effet, les connaissances antérieures des sujets ne sont pas mesurables et pourtant elles sont sans doute à l’origine de la grande variabilité dans le choix des procédures et des stratégies d’exploration. Toutefois, les connaissances construites à partir des informations visuelles peuvent être prise en compte grâce à la distinction entre aveugles précoces et aveugles tardifs. Le modèle de la vicariance (Reuchlin, 1978) nous permettra de réfléchir plus longuement à la variabilité inter-individuelle. Toutefois, notre recherche traitant de l’influence d’un entraînement, il nous semble important à ce point de notre travail, de nous pencher sur la notion d’apprentissage et notamment sur ses différentes formes.