1-1 Les voyants

1-1-1 Résultats attendus

Cette expérience vise à montrer l’incidence d’un entraînement sur les performances. Par conséquent, nous souhaitons obtenir de meilleures performances à l’épreuve 2. Pour vérifier que l’amélioration que nous observons est bien la conséquence de l’entraînement et ne résulte pas d’un biais expérimental, nous avons constitué un groupe contrôle. Ce groupe a suivi un entraînement auditif qui doit être sans effet sur les performances. Nous postulons donc que les groupes auditif et haptique sont identiques à l’épreuve 1, et que seul le groupe haptique va améliorer ses performances entre l’épreuve 1 et l’épreuve 2. Rudel et Teuber (1963) ont été les premiers à montrer que les erreurs diminuaient grâce à la répétition des essais dans une tâche haptique. Nous devrions donc retrouver cet effet.

D’autre part, le modèle de la vicariance (Reuchlin, 1978) et plus encore les travaux sur les résolutions de problèmes (Bastien, 1997) ont montré que les sujets ne sont pas égaux face aux tâches de résolution de problème et que l’adaptation est très différente d’un sujet à l’autre. Certains sujets sont en position d’échec et ont des difficultés à se sortir de cette impasse et d’autres vont mettre en place des processus qui leur permettront de comprendre et de résoudre plus facilement la situation à problème. Nous postulons donc que la variabilité interindividuelle va augmenter entre les épreuves 1 et 2 pour le groupe haptique avec des personnes qui auront pu s’adapter à la tâche et d’autres qui seront moins à l’aise.

D’un autre côté, nous supposons que les sujets du groupe auditif vont rester dans le même rapport les uns par rapport aux autres. En effet, l’entraînement auditif ne devrait pas avoir d’influence sur les performances haptiques, aucune différence ne devrait donc être relevée pour le groupe auditif. Effectivement, l’entraînement auditif, tout en reprenant le même style de tâche que l’entraînement haptique, n’est pas la transcription exacte du problème soumis aux sujets explorant haptiquement. Ainsi, le groupe auditif devait reconnaître les sons identiques au modèle, en terme de ton et non en terme de distance séparant deux notes. Par conséquent, nous ne devrions pas observer de transfert intermodal entre les tâches. Les temps d’exploration quant à eux ne devraient pas subir l’influence de l’entraînement ou du moins pas dans une grande mesure. En effet, l’entraînement doit permettre aux sujets de se familiariser avec la modalité haptique, et de tester les procédés d’exploration à leur disposition. Cependant, les sujets voyants sont conditionnés par leur expérience visuelle. De ce fait, nous pensons que les voyants tenteront de traduire les informations haptiques en informations visuelles. Ainsi, le temps d’exploration reflétera ce temps de traduction et non la rapidité d’exécution des procédés d’exploration haptique. Nous devrions donc trouver des temps d’exploration semblables pour les deux épreuves.