1-1-4 Discussion générale sur les performances globales

Les résultats des analyses sur les bonnes réponses et sur les amplitudes d’erreurs mettent en évidence une absence d’effet du groupe. Ainsi, les deux groupes sont identiques. Toutefois, l’effet de l’épreuve n’indique qu’une tendance dans l’analyse des bonnes réponses alors qu’il est significatif pour les amplitudes d’erreurs. Or, les amplitudes d’erreurs sont plus discriminantes que l’étude des bonnes réponses. Ainsi, l’effet de l’épreuve se révèle véritablement dans l’analyse des amplitudes d’erreurs qui autorisent des écarts plus importants entre les groupes que ne le font les bonnes réponses. Si le nombre de bonnes réponses n’a pas augmenté de façon réellement significative, l’amplitude des erreurs a évolué. Nous pouvons alors nous interroger pour savoir si ce constat est dû à une augmentation du nombre de bonnes réponses ou à une diminution des grosses erreurs (6 ou 8mm par exemple).

D’autre part, nous avions postulé que la variabilité interindividuelle allait augmenter d’une épreuve à l’autre, notamment pour le groupe haptique en raison d’une plus ou moins grande adaptabilité à la tâche. Nous avons mis en relation avec cette variabilité, le choix d’un processus de recherche d’informations par appréhension haptique directe ou par médiation d’images (Klatzky & Lederman, 1987). Nous avions postulé que le groupe auditif ne devait pas varier. Or, une analyse descriptive des résultats nous informe que la variabilité a augmenté aussi bien pour le groupe auditif que pour le groupe haptique, et ce, pour le nombre de bonnes réponses comme pour les amplitudes d’erreurs. Le groupe haptique semble donc valider nos hypothèses mais le groupe auditif nous interroge. En effet, ce groupe n’a pas amélioré ses performances or l’écart entre les sujets s’est accentué. Nous avons vu dans la partie théorique que la variabilité interindividuelle est présente quelle que soit la tâche (Bastien, 1997) avec des sujets qui s’adaptent spontanément et d’autres non. Cette variabilité est particulièrement observable dans les situations à problèmes. Certaines personnes du groupe auditif ont donc pu trouver seules des solutions et améliorer ainsi leurs performances. D’ailleurs, l’observation des données brutes du groupe auditif montre que le nombre de bonnes réponses varie entre 13 et 26 pour l’épreuve 1 et entre 10 et 30 pour l’épreuve 2. De plus, 3 sur les 8 personnes ont obtenu un meilleur score à l’épreuve 2. Pour le groupe haptique la répartition des notes varie entre 14 et 26 à l’épreuve 1 et entre 18 et 38 à l’épreuve 2 et il est à noter que 7 des 8 participants ont amélioré leur performance. Ainsi, contrairement à nos hypothèses, la variabilité s’observe plus pour le groupe auditif qui n’a pas suivi d’entraînement haptique que pour le groupe haptique. En effet, ce groupe n’a pas pu être guidé lors de l’entraînement et nous pouvons observer l’adaptation des sujets à la tâche sans intervention extérieure. A l’inverse, les sujets du groupe haptique, qui ont eu plus de difficultés par rapport à la tâche ont bénéficié d’un temps d’adaptation qui leur a permis de développer des processus vicariants. Ce laps de temps a donc offert la possibilité aux sujets d’atténuer les différences interindividuelles sans toutefois les abolir.