2-1-5 Discussion générale

Nous pouvons noter que l’effet du groupe n’est significatif pour aucun type d’erreurs. Ce résultat pourrait nous paraître surprenant du fait de l’amélioration des performances pour le groupe haptique. Cependant, les groupes auditif et haptique sont issus de la même population. Par conséquent, leurs performances à l’épreuve 1 sont identiques. Seule l’épreuve 2 permet de les distinguer, ce qui ne suffit pas à rendre l’effet significatif, une tendance s’esquisse seulement pour les erreurs de 2 et 4mm (p<.145). Pour les erreurs de 6mm et plus, la différence n’est pas du tout significative (p=.781). Or, pour une raison indéterminée, les deux groupes tendent à différer à l’épreuve 1 avec moins d’erreurs pour le groupe auditif. De ce fait, les moyennes des deux groupes, toutes épreuves confondues sont encore plus semblables, et ne traduisent pas l’évolution différentielle des deux groupes au cours des épreuves.

Au niveau de l’effet de l’épreuve, nous obtenons un effet pour les erreurs de types 4mm et surtout 6mm et plus, mais pas pour les erreurs de 2mm. L’entraînement haptique ne semble pas avoir eu un effet sur ces erreurs de 2mm. Ces résultats sont en accord avec notre hypothèse selon laquelle l’amélioration passe par la réduction des erreurs les plus importantes.

Au niveau des interactions groupes x épreuves, seule l’interaction pour les erreurs de 6mm et plus est significative. Cependant, nos hypothèses portent sur l’évolution du groupe haptique et la stabilité du groupe auditif. Or, cette absence d’évolution du groupe auditif peut masquer les différences du groupe haptique si celles-ci ne sont pas suffisamment fortes. Pour cette raison, nous nous sommes autorisés à étudier les contrastes même si les interactions ne sont pas significatives. Les contrastes révèlent une tendance à la diminution des erreurs de type 2mm (p=.081), une diminution pour les erreurs de 4mm (p=.036) et une forte diminution des erreurs de 6mm (p=.001) pour le groupe haptique entre les épreuves 1 et 2. En revanche, aucune amélioration n’est relevée pour le groupe auditif (p>.50).

Ces résultats semblent donc valider nos hypothèses. L’entraînement a permis aux sujets du groupe haptique d’affiner leur recherche d’informations avec la mise en place d’un processus de diagnosticité descendant. Le nombre des erreurs a donc diminué en commençant par les erreurs les plus importantes, c’est-à-dire par les erreurs les plus faciles à éliminer. Nous nous proposons à présent, d’observer comment les erreurs évoluent pour les aveugles, en comparaison des voyants.