1-1-2 Discussion générale

Les résultats montrent une amélioration des performances mais pas toujours de façon très nette. Cependant, si nous nous référons aux contrastes, nous nous apercevons que cette amélioration est exclusivement due au groupe haptique. En effet, seul ce groupe augmente son nombre de bonnes réponses et diminue ses amplitudes d’erreurs entre les épreuves. Le groupe auditif masque les effets de l’entraînement lors des analyses groupées. De ce fait, l’étude des interactions est fondamentale pour comprendre l’évolution des performances entre les épreuves.

L’amélioration existe pour le groupe haptique aussi bien pour les écarts de 2mm que pour les écarts de 4mm. Elle est un peu plus significative au niveau du nombre de bonnes réponses pour les écarts de 4mm (p=.019) que pour les écarts de 2mm (p=.042). La tendance s’inverse légèrement pour les amplitudes d’erreurs (2mm (p=.015) et 4mm (p=.023)). Une explication à ce constat réside dans le risque maximal d’erreurs. Pour les items avec 2mm d’écart entre la cible et le distracteur, le risque d’erreur moyen est 5.29mm par item contre 7.17mm pour des écarts d’au moins 4mm entre la cible et le distracteur le plus ressemblant. C’est-à-dire qu’en cas d’erreur, l’amplitude sera en moyenne plus élevée pour des écarts de 4mm que pour des écarts de 2mm. Par conséquent, lorsque les sujets font des erreurs pour des items d’au moins 4mm d’écart entre la cible et le distracteur, leurs erreurs sont plus importantes. C’est également ce point qui justifie l’amélioration plus importante du nombre de bonnes réponses pour ces items. En effet, il est plus facile d’éviter les erreurs de grandes amplitudes que des erreurs de faibles amplitudes.

L’analyse des temps d’exploration révèle des différences entre les écarts pour le groupe haptique à l’épreuve 2. Les temps d’exploration sont plus longs pour les écarts de 4mm et plus. Ce résultat est contraire à nos attentes. En effet, nous n’attendions pas d’évolution des durées d’exploration quels que soient les écarts. Or, non seulement des différences apparaissent, mais en plus elles indiquent des temps d’exploration plus longs pour les items avec le plus de différences. Nous avons vu précédemment que ces items étaient aussi les plus faciles, en raison d’une plus grande différence entre les figures que pour des écarts de 2mm. Cet effet est peut-être la conséquence d’une limite perceptive. Si les écarts sont trop faibles les sujets ne trouveront pas les différences et ils répondront de manière plus intuitive. Pour des écarts plus importants, ils percevront des différences mais de façon floues. De ce fait, ils devront affiner leur exploration et donc prendre plus de temps.