4-2-5 Discussion générale sur les performances en fonction des figures

Les résultats des analyses sur le nombre de bonnes réponses et sur les amplitudes d’erreurs montrent de meilleures performances pour les figures de type A et E. Cependant, alors que l’amélioration des voyants passe essentiellement par une diminution des erreurs sur les figures A, la progression des aveugles n’est pas suffisante pour être significative. Toutefois, cette amélioration apparaît dans la comparaison avec les voyants. L’écart entre les performances des voyants à l’épreuve 1 est plus important pour la comparaison des performances des aveugles tardifs et précoces à l’épreuve 2 qu’à l’épreuve 1. Un autre point est à noter. Les figures A et E sont les figures les mieux réussies, quel que soit le groupe d’appartenance des sujets. Ces résultats traduisent donc quelque chose de la difficulté des items en fonction du modèle. Ainsi, les voyants et les aveugles tardifs et précoces ne diffèrent pas sur ce critère. Ils sont sensibles aux mêmes difficultés. Reste à savoir pourquoi ces figures sont plus faciles. Nous avons vu précédemment le rôle de la surestimation des longueurs pour des distances d’au moins 2.5mm. Ce point participe à la plus grande réussite des figures A par rapport aux autres. Par contre, cela ne résout pas le problème pour les figures E. Or, les figures A et E sont aux extrémités l’une de l’autre. De ce fait, seule une figure diffère par 2mm d’écart contre deux figures pour les figures centrales. De plus, ce sont les seules pour lesquelles l’amplitude d’erreur la plus élevée est de 8mm. Ainsi, si nous comptabilisons le risque d’erreur maximal sur l’ensemble des items nous obtenons des risques d’amplitudes d’erreurs plus importants pour les figures A (54mm), et E (56mm) que pour les figures B (36mm), C (30mm) et D (38mm). Or, plus le risque d’amplitude d’erreur est élevé, plus il est facile d’éviter ces erreurs. Ceci explique pourquoi les figures A et E sont les mieux réussies. Par conséquent, les temps d’exploration devraient suivre la même courbe pour tous les groupes. C’est également ce qui apparaît à la lecture des résultats. Les figures les moins bien résolues sont celles pour lesquelles les temps d’exploration sont les plus longs. En revanche, d’une façon générale, les temps d’exploration sont beaucoup plus courts pour les aveugles précoces que pour les aveugles tardifs et les voyants. Or, les aveugles précoces et tardifs obtiennent le même niveau de performances. Ce constat ne peut donc pas être expliqué par le niveau d’expérience haptique ni d’ailleurs par une perception différente de la difficulté des items. L’hypothèse d’un mode de raisonnement différent en fonction du statut visuel semble donc validée.

En résumé :