1.1.3 Identité et vieillissement

Le travail clinique auprès de sujets âgés pose la question des rapports entre identité et vieillissement, c’est-à-dire la question de l’impact du temps sur la structure psychique, avec la question de la mort à venir dans ce qui est nommé la « crise de la vieillesse ». Comment ne pas s’interroger aussi sur la continuité, le continuum entre grand âge et démence ? Identité ré-interrogée à la fois sous l’angle du vieillissement et sous l’angle de la maladie ; en tout cas, comme réalité psychique à vivre.

De vastes interrogations, qui restent à la fois comme questions en attente de réponses et comme champ clinique et psychopathologique dans lequel la question de la démence de type Alzheimer comme processus involutif désagrégeant peu à peu la conscience de soi, participent à la recherche des troubles identitaires liés à l’âge. La démence serait-elle la maladie de la conscience ?

En ce qui concerne ma pratique, c’est la question même des identifications, du travail identificatoire, qui fait lien d’une part avec la vaste question des troubles identitaires de l’adulte vieillissant et, d’autre part, avec la question de la psychothérapie : le «travail du vieillir» (H. Bianchi, 1980) réactive le travail des identifications, le travail du deuil dans un « va et vient » du présent vers le passé et du passé vers le présent ; qu’en est-il dans le processus démentiel ? Le travail psychothérapeutique suppose également un travail identificatoire : qu’en est-il dans la démence ?

Il existe de multiples approches du vieillissement qui déterminent la position de l’interlocuteur face à la personne âgée. Ces différentes approches constituent autant de miroirs privilégiant le médical, le social ou le psychique. Le titre de mon travail indique une approche centrée sur le terme de « sujet » : ce qu’il y a de plus intime chez l’homme, c’est-à-dire son psychisme.